Ce jeudi 6 avril marque la onzième journée de la mobilisation contre la réforme des retraites. La politiste Sophie Béroud insiste sur l’ampleur des manifestations et d’un mouvement qui, bien que faible dans la grève, démontre une capacité inédite à mobiliser tous les pans du monde du travail.
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Le préfet Laurent Nuñez a pris, depuis vendredi, plusieurs arrêtés visant à interdire tout rassemblement dans un vaste périmètre parisien, sous peine d’une contravention de 135 euros. Une atteinte à la liberté de manifester, dénonce l’avocat Vincent Brengarth.
Depuis l’annonce du 49-3, des manifestants se retrouvent pour des mobilisations « sauvages » qui désorientent et épuisent les forces de l’ordre. Mediapart a passé une soirée avec plusieurs jeunes, qui racontent cette nouvelle forme d’engagement contre la réforme des retraites.
Rassemblements, défilés sauvages, et même happening théâtral : quelques heures après le 49-3 déclenché par Élisabeth Borne, plusieurs milliers de personnes sont spontanément descendues dans la rue pour protester un peu partout en France. Ces manifestations ont parfois été émaillées de tensions au cours de la nuit.
Une semaine après l’évacuation par les forces de police d’une assemblée générale à l’université de Strasbourg, ce sont 29 étudiants du campus Condorcet près de Paris qui ont fini en garde à vue. La fébrilité quant à une possible conjonction des étudiants et des salariés contre la réforme des retraites pousse certains présidents d’université à faire appel à une aide policière très décriée.
Lors d’un premier meeting à Paris sous l’égide de Reporterre et « Fakir », donc de François Ruffin, la gauche a posé un premier acte contre la réforme des retraites. En arrière-plan, l’urgence de l’union était omniprésente.
La saturation de l’hébergement d’urgence est avérée et les personnes prioritaires comme les familles ne le sont plus. Alors l’avocat de Médecins du Monde et Utopia 56, Me Djemaoun, systématise le dépôt de recours devant la justice administrative pour contraindre l’État à héberger les personnes sans logement.
Face à une crise de l’accueil qui dure depuis plus d’un an, le gouvernement fédéral belge, sous pression de l’extrême droite flamande, semble tétanisé. Malgré l’ouverture de places, de nombreuses personnes restent à la rue et les condamnations judiciaires s’accumulent.
Elles luttent depuis des mois pour que les exilés de toutes les nationalités puissent être hébergés au centre d’accueil réservé aux Ukrainiens à Paris, où une centaine de places restent vides chaque soir. Les associations Utopia 56 et Médecins du Monde ont été déboutées devant le Conseil d’État.
La cour administrative d’appel de Douai a désavoué les magistrats du tribunal administratif de Rouen à propos d’un litige découlant du suicide, en 2016, d’une infirmière salariée du groupe hospitalier du Havre.