Le général Philippe Rondot a révélé au juge Marc Trévidic avoir mené à Karachi, en juin 2002, juste après l'attentat qui a coûté la vie à onze Français, une mission de la DGSE et de la DST. Le juge n'en avait jamais été informé, malgré ses demandes au ministère de la défense.
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De passage en France, le président du Pakistan, Asif Ali Zardari, affirme n'avoir aucun «lien avec l'affaire» de Karachi dans un entretien au Monde. Un magistrat français, le juge Marc Trévidic, a pourtant recueilli depuis deux ans de nombreux témoignages et documents qui le mettent directement en cause dans un vaste système de corruption d'Etat au cœur de ventes d'armes franco-pakistanaises. Un dossier dans lequel le nom de Nicolas Sarkozy est également cité.
Après les révélations de Mediapart sur l'implication de Nicolas Sarkozy dans le volet financier de l'affaire de Karachi, le mot d'ordre est venu de l'Elysée : il faut déminer. Quitte à multiplier les contre-vérités.
Un rapport de la police luxembourgeoise désigne Sarkozy comme l'architecte, en 1994, d'un dispositif occulte utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle de Balladur. «Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises», affirment les policiers.
Le tribunal de Paris a rejeté, mardi 18 mai, la demande de Ziad Takieddine (photo), protagoniste de l'affaire de Karachi, qui souhaitait empêcher la publication du livre Le Contrat. L'ouvrage sera donc bien en librairie dès mercredi 19 mai.
Amr Haggag a été un témoin-clef des négociations menées en 1994 par les balladuriens pour décrocher les contrats d'armement Agosta (avec le Pakistan) et Sawari II (avec l'Arabie saoudite). Son témoignage exclusif conforte la piste des rétrocommissions qui auraient servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
Un document signé de la ministre de l'économie atteste que Christine Lagarde a clairement fait obstruction au travail de la mission d'information parlementaire sur «les circonstances entourant l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi».
Le juge Trévidic a envoyé, le 5 mai, de nouvelles demandes de déclassification de documents. Il souhaite obtenir le contrat de vente des sous-marins au Pakistan, en 1994, ainsi que les notes du ministère de la défense et des services secrets portant sur les soupçons de rétrocommissions qui pourraient être de 50 millions de francs.
Dans Le Contrat (Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier), livre à paraître le 19 mai, nos deux collaborateurs Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme révèlent le rôle central joué entre 1993 et 1995 par Nicolas Sarkozy dans un marché d'armement sur lequel pèsent de lourds soupçons de corruption et de financement politique occulte. Par des témoignages et des documents inédits, ils prolongent les enquêtes publiées dans Mediapart.- Nicolas Sarkozy valide le plan de financement du contrat Agosta.- Il supervise, depuis Bercy, la création d'une société offshore au Luxembourg qui a servi à verser des commissions suspectes.- Il serait intervenu, six mois avant la présidentielle de 2007, pour que des affaires de corruption ne soient pas rendues publiques.- L'un des intermédiaires du contrat Agosta, Ziad Takieddine, se vante d'être «l'ami» de Nicolas Sarkozy.- M. Takieddine assure avoir été l'émissaire de la France dans la libération des infirmières bulgares. Ce que confirme Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée.- L'ancien contrôleur général, Jean-Louis Porchier, fait des révélations sur le financement de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur.- Charles Pasqua, Charles Millon et Brice Hortefeux parlent.