Le président de la République affirme dans un livre à paraître le 4 juillet (Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux) qu’il a lui-même demandé la procédure d’entraide administrative entre la France et la Suisse, qui a abouti à l’opération de blanchiment de l’ancien ministre du budget.
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La position du ministre de l’économie, Pierre Moscovici, qui se défend depuis plusieurs semaines d’avoir utilisé les moyens de l’État pour tenter de blanchir Jérôme Cahuzac, a été fragilisée, mercredi 19 juin, par l’audition du procureur de la République de Paris à l’Assemblée nationale.
Mercredi, le fabricant de cigarettes British American Tobacco (BAT), qui détient les marques Lucky Strike, Vogue ou Dunhill, organisait un déjeuner rassemblant de nombreux parlementaires. La note? 10.000 euros.
Voulant défendre Sarkozy, il tape sur les juges et refuse de répondre aux convocations de la police. Pourtant, le député UMP pourrait bientôt se retrouver en correctionnelle.
Le projet de loi consommation du ministre délégué, Benoît Hamon, connaît son premier revers. Selon le JDD, le Conseil d’Etat aurait émis des réserves sur la création d’un fichier dit positif qui recense tous les crédits souscrits par un emprunteur, afin que les banquiers et autres prêteurs soient informés.
C’est une des multiples facettes de l’affaire Cahuzac. Celle d’un écheveau de relations, d’amitiés et d’intérêts au sein et à la marge du parti socialiste, et qui relie l’ancien ministre du budget à l’actuel ministre de l’intérieur Manuel Valls depuis de nombreuses années.
Mis en cause, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, s'explique sur son rôle dans le scandale Cahuzac dans un long entretien avec Mediapart. Il révèle que le 14 décembre, l'administration des impôts avait demandé à Jérôme Cahuzac de signer un document attestant qu'il n'avait pas de compte en Suisse, demande à laquelle l'intéressé n'a jamais donné suite.
La pression monte pour inciter l'Elysée à prendre des mesures de moralisation de la vie publique. L'exécutif y a travaillé tout le week-end. Certains plaident aussi pour un remaniement d’ampleur tandis que beaucoup jugent Moscovici « carbonisé ».
Il y a deux mois, Pierre Moscovici paraissait défendre mordicus l'innocence de Jérôme Cahuzac. Aujourd'hui, le ministre de l'économie est sous le feu des questions, en raison de son rôle dans l'utilisation des moyens de l'État pour la défense de l'ancien ministre du budget. Auprès de Mediapart, il assure avoir été instrumentalisé.
Derrière le mensonge d'un homme, une crise politique qui s'entrouvre. Derrière l’écœurement de ses anciens amis floués, une interrogation qui demeure : que savait le président ? Dans un contexte de rigueur et de recentrage idéologique du pouvoir, les socialistes sont sonnés par l’aveu de Cahuzac.