Alors que l'accord de cessez-le-feu entre Moscou et Tbilissi prévoit un retrait des troupes, promis par Dmitri Medvedev pour la matinée de lundi, aucun signe ne venait attester ce jour que les Russes se retirent. Les Occidentaux – les Etats-Unis en tête – montrent leur exaspération. Rappel des faits des six derniers mois.
Les 10.000 soldats russes qui ont arrêté leur progression, mardi, gardent toutefois le contrôle des positions qu’elles occupent depuis la veille en territoire géorgien ainsi que dans les républiques séparatistes pro-russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, où Moscou dispose de plusieurs milliers de forces de «maintien de la paix». Mais l'offensive des cinq derniers jours est un message adressé aux ex-satellites devenus européens et pro-américains.
Lire aussi: Les enjeux cachés du pétrole et du gaz du Caucase, l'interview de la documentariste Nino Kirtadzé: «La réaction russe est totalement disproportionnée» et notre enquête publiée en mai dernier, lors du précédent regain de tension Moscou décide l'escalade militaire contre la Géorgie.
Derrière les vingt-sept ministres des affaires étrangères qui se réunissent à Bruxelles ces mardi 22 et mercredi 23 juillet pour le Conseil européen des affaires générales et relations extérieures (CAGRE), se tient un homme incontournable en matière de politique internationale. Sortant de sa réserve, le diplomate britannique Robert Cooper, directeur des affaires étrangères et politico-militaires de l’Union européenne, a choisi de livrer à Mediapart ses réflexions sur la présidence française de l’Union européenne, le dossier iranien, les forces en présences au Tchad et dans les Balkans, ainsi que sur la cohabitation du vieux continent avec la superpuissance américaine.
Alors que les Verts et la Ligue des droits de l'homme lancent une campagne de soutien à l'ex-militante italienne des Brigades rouges Marina Petrella, Paolo Persichetti, premier réfugié italien à être extradé en 2002 après onze ans passés en France, commente les déclarations de Nicolas Sarkozy sur le «repentir». Et décrit les conditions pénales qui attendent Marina Petrella si elle est extradée vers l'Italie.
La Commission européenne vient de mettre en ligne un registre d'inscription des groupes d'intérêt. On y apprend ainsi que Pernod Ricard va dépenser près de 500.000 euros cette année. Mais la Commission a pris soin de fixer des règles comptables si imprécises qu'elles rendent les données exposées presque inutilisables. Une belle opération de lobbying ?
Nicolas Sarkozy a inauguré la présidence française de l'Union européenne en tirant à vue sur deux institutions clés du projet européen: la Banque centrale européenne, accusée de négliger la croissance, et la Commission européenne, en la personne du commissaire au commerce, Peter Mandelson, suspect de vouloir brader l'agriculture française dans les négociations à l'OMC. Ebouriffant.
La présidence française de l'Union n'y changera rien : Nicolas Sarkozy est toujours persuadé que la Banque centrale européenne doit arrêter une bonne fois pour toutes d'augmenter ses taux d'intérêt. Lors de son intervention télévisée fleuve lundi 30 juin, le président n'a pas ménagé l'institution monétaire, qui s'apprête à relever son taux directeur à 4,25%. Nouveauté : d'autres responsables, en Espagne et en Allemagne, lui ont récemment emboîté le pas.
La gauche dite "de gouvernement" a perdu treize des quinze dernières élections en Europe. Les socialistes français se débattent dans la préparation du congrès de Reims tandis qu'Olivier Besancenot lance le nouveau parti anticapitaliste... A l'occasion d'un colloque universitaire qui s'est tenu à Saint-Ouen les 25 et 26 juin, Mediapart rapporte quatre analyses de chercheurs sur les raisons des défaites en série de la social-démocratie européenne. Personnalisation extrême du pouvoir; panne d'idées sur l'Europe; faiblesse militante; politiques sociales vécues comme néolibérales: ce sont les quatre moteurs de la crise actuelle.
Le premier ministre britannique Gordon Brown a emporté d'une courte tête un vote aux Communes sur un projet de loi antiterroriste controversé qui porte de 28 à 42 jours la durée maximale de la garde à vue sans inculpation pour les suspects de terrorisme. Et ce, malgré une opposition croissante venant de tous les horizons y compris des rangs travaillistes.
Alors que l'Irlande se prononce jeudi 12 juin par référendum sur le traité de Lisbonne, un sondage place pour la première fois le “non” en tête. En 2001, déjà, l'île avait rejeté le traité de Nice (actuellement en vigueur), avant de le ratifier lors d'un second référendum. Mais après le rejet du traité constitutionnel en 2005 par les Néerlandais et les Français, un vote négatif irlandais aurait certainement plus de poids.
De notre envoyée spéciale Maguy Day
Les déclarations inusitées de Ben Bernanke, patron de la banque centrale américaine, sur les risques d'une nouvelle baisse du dollar signalent l'inquiétude de Washington devant l'affaiblissement du statut du billet vert, dans la foulée de la crise financière. Mais si le déclin face à l'euro est bien structurel, comme le pensent nombre d'experts, la réponse européenne ne peut pas se contenter d'expédients de court terme. Enjeu majeur, même si l'audition organisée mardi 3 juin par la commission des Finances de l'Assemblée nationale n'a attiré qu'une poignée de députés. On trouvera sous l'onglet Prolonger la proposition originale de l'économiste Patrick Artus pour augmenter l'offre d'euros et enrayer la hausse de la devise européenne.
Pour le 10e anniversaire de la BCE, son président Jean-Claude Trichet a accordé un long entretien à Mediapart. Régulièrement critiqué, il défend le bilan de la banque centrale européenne, estimant qu'elle a traversé avec succès l'épreuve de la crise financière. Mais si les turbulences s'apaisent, "la complaisance est hors de propos", prévient M. Trichet. Face à un nouveau choc pétrolier, il met en garde contre une répétition des erreurs des années 1970. Lire aussi les deux "parti pris": "Bon anniversaire à la gamine de Francfort" et "L'indémodable polémique autour de la BCE".
Comme Mediapart l'annonçait il y a plus d'un mois, la France va ouvrir l'ensemble de ses emplois aux travailleurs de l'Est à partir du 1er juillet 2008. Nicolas Sarkozy l'a annoncé mercredi 28 mai, à l'occasion d'un déplacement à Varsovie, en vue de la présidence française de l'Union européenne. Seuls les Roumains et les Bulgares sont exclus du dispositif.
Toute la semaine, Mediapart vous propose une série de reportages, accompagnés de photos et de vidéos, dans les Balkans. Le Kosovo vient de déclarer son indépendance. La Serbie ne parvient pas à se défaire de sa crispation nationaliste. Et les autres pays de la région? Nous avons traversé les Balkans, tentant de saisir ce qu'est devenue l'ex-Yougoslavie, une douzaine d'années après les guerres qui ont accompagné son démantèlement. On démarre à Zagreb, qui rêve d'Europe et fait tout pour être le bon élève d'une prochaine intégration au Club des 27.