En quinze ans, la droite berlusconienne, aujourd'hui rassemblée sous la bannière de Popolo della Libertà (Peuple de la Liberté), s’est progressivement imposée à tous les niveaux politiques en Italie. Pourquoi et comment? Aujourd'hui, voyage dans une Italie en chantier, traversée par des débats transcendant le clivage droite-gauche, où le règne du Cavaliere n'est pas si critiqué.
Une nouvelle vague de procès et de mises en cause de ses proches menace Silvio Berlusconi. Insubmersible, le président du Conseil jouit d'une popularité que lui envieraient la plupart des dirigeants européens. Quinze années de Berlusconi ont remodelé l'Italie. Et la gauche française devrait d'urgence en tirer les leçons.
La riche Toscane, refuge des intellectuels, résiste encore et toujours à la vague berlusconienne. Là-bas, personne ne dit voter pour le Cavaliere. Sauf que... Visite à Lucca qui s'est offerte au Cavaliere et à ses disciples malgré le poids de la tradition «rouge».
En quinze ans, la droiteberlusconienne s’est imposée à tous les niveaux politiques. Et la gauche italienne, qui a cru un instant pouvoir exercer à nouveau le pouvoir, a volé en éclats, victime de sa stratégie. Ce cas d'école doit interpeller la gauche française. Entretien avec Marc Lazar, historien spécialiste de l'Italie et chercheur très critique sur le communisme des deux côtés des Alpes.
Les 16 ministres des finances de l'eurogroupe, suivis mardi 16 février par le conseil Ecofin de l'UE, ont désigné le gouverneur de la Banque du Portugal Vitor Constancio, en remplacement du grec Lucas Papademos à la vice-présidence de la BCE. Trois scandales bancaires ont pourtant entaché la carrière de Constancio.
Les chefs d'Etat réunis jeudi à Bruxelles sont tombés d'accord pour aider la Grèce au bord de la faillite. A condition que celle-ci s'engage à «assainir» un peu plus ses finances. Mais le débat sur l'opportunité de prêts bilatéraux à Athènes semble être reporté au début de semaine prochaine. Dans un entretien à Mediapart, l'économiste et eurodéputé socialiste Liêm Hoang Ngoc plaide plutôt, de son côté, pour une intervention directe de la Banque centrale européenne, pour racheter des bons du Trésor. Et prend ses distances avec les discours alarmistes sur les déficits publics en Europe: «Les agences de notation et les marchés surévaluent les risques.»
Avec une obstination suicidaire, l'Europe empile les échecs. L'investiture, mardi 9 février, de la commission Barroso par le Parlement européen en est une nouvelle illustration. Le cauchemar mêlant bureaucratisme, incompétence, paralysie politique prend forme sous nos yeux. A tel point que l'administration Obama, excédée, a décidé de regarder ailleurs. Là où le monde tourne. Parti pris.
C'est un rendez-vous important de la vie politique européenne. Le Parlement doit confirmer le “futur gouvernement” de José Manuel Barroso. Avant le vote d'investiture, les eurodéputés entendent donc un à un les 26 commissaires candidats. Et la mauvaise prestation de la candidate bulgare remet en question le pacte de non-agression conclu en amont entre les grands partis européens.
L'Italie a connu, jusqu'au samedi 9 janvier, trois jours de violences racistes sans précédent qui ont fait 67 blessés à Rosarno, en Calabre. Dans un entretien à Mediapart, Catherine de Wenden, directrice de recherche au CNRS (CERI), spécialiste des migrations, assure toutefois que l'immigration n'est pas un thème majeur du débat politique italien. Loin des clichés d'un pays raciste hystérisé par Silvio Berlusconi, elle décrit un pragmatisme économique et démographique qui invite plutôt à la tolérance.
Une «stratégie 2020» pour l'Europe, un «gouvernement économique» pour accompagner la sortie de crise : le chef du gouvernement espagnol, dont le pays préside l'Union européenne depuis le 1er janvier, fourmille d'idées pour relancer l'économie. Mais il aura du mal à convaincre : la santé de l'économie espagnole, et ses 20% de chômeurs, le pénalise. Et Van Rompuy, dans ses nouvelles fonctions de président du Conseil européen, veut exister.
En pleine tourmente financière, la Grèce est accusée de menacer toute la zone euro. Elle doit encaisser les réprimandes d'une Union européenne qui tarde à l'aider à sortir d'une faillite annoncée. Pour le tout nouveau premier ministre grec, déjà confronté à des émeutes début décembre, l'avenir paraît sombre. Mais comment le pays en est-il arrivé à cette nouvelle crise ?
D'ici la fin de l'année, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, désignera deux députés «maison» pour les envoyer siéger au Parlement européen. C'est la solution trouvée par l'Elysée pour attribuer les deux fauteuils supplémentaires offerts à la France par le traité de Lisbonne. Les écologistes, à qui ces sièges devraient échapper, dénoncent une «procédure illégitime».
Dans la foulée de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, au 1er décembre, la France va récupérer deux sièges de plus au Parlement de Strasbourg. Mais cinq mois après les élections européennes, le gouvernement n'a toujours pas annoncé comment il «sélectionnerait» les «heureux gagnants». En coulisse, il travaille sur les divers scénarios disponibles et leurs conséquences politiques. «Il va décider dans la plus grande opacité. On n'a jamais vu ça dans une démocratie normalement constituée!», dénonce la socialiste Cécile Jonathan, ancienne candidate dans le Centre, qui peut encore prétendre à l'une des deux places.
Horreur et stupéfaction chez beaucoup d'observateurs: parfait inconnu, le premier ministre belge Herman Van Rompuy sera le président du Conseil européen. La baronne (et travailliste) britannique Catherine Ashton a été nommée haut représentant de l’UE aux affaires étrangères. Pourtant ces nominations se révèlent être un acte de lucidité, à défaut de courage. Car Herman Van Rompuy nous montre ce qu'est l'Union européenne aujourd'hui: une machinerie institutionnelle d'une folle complexité. Et un espace politique où les chefs d'Etat sont fermement déterminés à garder la main contre toute tentative fédéraliste. Analyse.
Ici, Continental embauche à tout va: 189 euros par mois sur les chaînes de montage de son usine de Timisoara. Des entreprises ne cessent d'arriver. Les terrains manquent. C'est de cette ville qu'est partie la révolution de 1989 qui a mis à bas la dictature Ceausescu. Mais elle n'a plus le temps ni l'envie de s'interroger sur les mystères persistants de ces journées, sur les reconversions spectaculaires d'anciens cadres du régime. En plein boom économique, Timisoara est aujourd'hui l'une des villes les plus riches de Roumanie. Reportage
Réélu par la droite européenne sous le regard complice ou résigné des socialistes, le portugais José Manuel Durao Barroso peut maintenant s'attaquer à la constitution de la nouvelle Commission européenne. A considérer ses promesses, le principe de sélection semble être celui de la compétence inversée, la prime au moins qualifié. Parti pris.