Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le président de la République a présenté un calendrier de déconfinement qui revient à « vivre avec le virus, y compris face à un haut niveau d’incidence ». Les nombres de morts et de malades graves du Covid ne baissent toujours pas.
Le 28 janvier, de fausses projections épidémiologiques ont été présentées aux parlementaires, au milieu d’informations succinctes sur la situation sanitaire. Alors que l’exécutif dispose de pouvoirs d’exception, ce manque de transparence et de loyauté devrait interroger. En réalité, très peu.
Les témoignages de proches de victimes, recueillis par Mediapart, racontent la violence et la solitude des fins de vie, la culpabilité qui rôde partout, le déni collectif de ces morts. Individuel ou collectif, le traumatisme reste enfoui.
Le 28 janvier, le premier ministre a présenté un diaporama contenant des erreurs et des « projections » qui n’en étaient pas. Le principal graphique est copié-collé d'un document remis la veille par un épidémiologiste à Jean Castex, mais ensuite retouché, et dont le sens a été altéré. Ce scientifique se dit « heurté ». « On en a assez d’être traités en paillassons », réagit le patron des sénateurs socialistes.
Le chef de l’État a annoncé la fermeture des établissements scolaires pour trois semaines. L’ensemble du territoire est désormais concerné par les mesures de confinement. Macron cherche à rattraper ses erreurs, sans les reconnaître.
La mobilisation s’amplifie dans les établissements touchés par le Covid. Le personnel enseignant dépose de nombreux droits de retrait pour « danger imminent », jugés injustifiés par l’administration.
L’augmentation du nombre de cas est exponentielle dans les établissements scolaires, qu’il s’agisse d’élèves ou de personnels, parfois victimes de Covid grave. L’Éducation nationale refuse souvent de fermer les établissements. Mais partout, l’inquiétude gagne.
En Île-de-France, les malades graves affluent à l’hôpital, à un rythme jamais vu depuis le pic de la première vague, il y a tout juste un an. Dans le reste de la France, l’épidémie progresse presque partout. Les restrictions annoncées jeudi dernier seront sans effet.
Les hôpitaux sont confrontés à une troisième vague de Covid qui, dans plusieurs régions, a déjà dépassé la deuxième. Le conseil scientifique réclamait, depuis fin janvier, un reconfinement préventif. Emmanuel Macron a longtemps résisté. Il s’y résout au pied du mur.
À Douai, pour la deuxième opération « coup de poing » prévue sur un week-end, les professionnels de santé libéraux, à la manœuvre, n’ont été informés que vendredi des doses livrées par une administration sous très forte pression. Pour que les rendez-vous soient attribués aux plus fragiles, ils ont décidé de reprendre la main sur l’application Doctolib.
Le gouvernement, pour qui les soignants ne sont pas assez vaccinés, menace de passer à la contrainte. C’est oublier tous les soignants qui ont été contaminés. Et c’est sous-estimer leur défiance après un an de crise sanitaire.
Le gouvernement a annoncé aux Français l’arrivée d’anticorps monoclonaux capables de réduire le risque d’être hospitalisé pour un Covid. Mais la communauté médicale a de sérieux doutes sur leur efficacité. En catastrophe, le nombre de patients qui pourraient y avoir accès a été limité.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».