Le courant bolsonariste, mis en échec par Lula lors de l’élection présidentielle de 2022 et au centre de multiples poursuites judiciaires, a commencé l’année difficilement. Mais il peut compter sur des réseaux bien structurés, une base historique et des militants acharnés.
Soumis aux pressions d’une opposition puissante et doté d’alliés proches de l’agro-industrie, Lula semble prêt à lâcher du lest sur l’écologie. Le président – en visite à Paris cette semaine – et sa ministre Marina Silva savent aussi l’importance de cette thématique pour sa crédibilité, tant au Brésil qu’à l’étranger.
Abandonné durant tout le mandat de Jair Bolsonaro, le peuple indigène des Yanomami est en situation d’urgence sanitaire, conséquence de l’invasion de son territoire par des milliers de chercheurs d’or clandestins. Revenu au pouvoir en janvier, le président brésilien déploie des moyens massifs et tente de marquer sa différence.
Le calme revient peu à peu à Brasília, secoué depuis le dimanche 8 janvier par les attaques de centaines de militants de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro contre les lieux de pouvoir. Lula, à peine investi, fait déjà face à un immense défi.
Avec 58 millions de votes, de nombreux parlementaires élus, des militants très mobilisés et une aura toute personnelle, Jair Bolsonaro a des atouts pour devenir un leader d’opposition tenace. Mais défait, il semble désorienté et apathique. Le bolsonarisme ne va cependant pas disparaître, et devrait rester l’une des principales forces politiques du pays.
Suely Araújo, ancienne responsable de l’agence de protection de l’environnement du Brésil, a participé au gouvernement de transition qui a précédé l’investiture de Lula le 1er janvier. En Amazonie, « il faut générer de l’emploi et des ressources, sans détruire la forêt », explique-t-elle à Mediapart.
Douze ans après avoir quitté le pouvoir, Lula a signé un retour triomphal lors d’une cérémonie alliant la pompe du protocole et de nombreuses festivités. Mais la situation du pays est bien différente de 2003, lors de sa première victoire, quand l’économie mondiale décollait et l’État brésilien se consolidait.
Après une campagne tendue, l’ancien président du Parti des travailleurs réussit son retour aux affaires. Avec 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % pour son adversaire Bolsonaro, il remporte l’élection la plus serrée depuis la chute de la dictature. Si une partie du Brésil exulte, le pays est désormais profondément déchiré.
Gestion catastrophique de la pandémie de Covid, crise sociale, destruction environnementale et mauvais résultats économiques : le bilan des quatre années de pouvoir de Jair Bolsonaro est calamiteux, mais le bolsonarisme profite pourtant d’un soutien encore fort d’une partie de la population. Explications.
Les quatre années de gouvernement Bolsonaro ont réconcilié l’électorat avec les avancées du lulisme. Dans le Minas Gerais, récupérer les voix populaires sera décisif pour le candidat du Parti des travailleurs.
Les deux candidats ont multiplié les visites dans le Minas Gerais, champ de bataille majeur de l’élection présidentielle dont le second tour se tient dimanche 30 octobre. Le sortant Bolsonaro espère conquérir cet État qui l’a placé derrière Lula au premier tour.
Si Lula rassemble 48,4 % des voix au premier tour, Bolsonaro crée la surprise en dépassant les 43 %. La vigueur de l’extrême droite se retrouve aux élections législatives et des gouverneurs locaux qui se déroulaient aussi dimanche. Le mois de campagne qui reste s’annonce tendu.