Gestion catastrophique de la pandémie de Covid, crise sociale, destruction environnementale et mauvais résultats économiques : le bilan des quatre années de pouvoir de Jair Bolsonaro est calamiteux, mais le bolsonarisme profite pourtant d’un soutien encore fort d’une partie de la population. Explications.
Les quatre années de gouvernement Bolsonaro ont réconcilié l’électorat avec les avancées du lulisme. Dans le Minas Gerais, récupérer les voix populaires sera décisif pour le candidat du Parti des travailleurs.
Les deux candidats ont multiplié les visites dans le Minas Gerais, champ de bataille majeur de l’élection présidentielle dont le second tour se tient dimanche 30 octobre. Le sortant Bolsonaro espère conquérir cet État qui l’a placé derrière Lula au premier tour.
Si Lula rassemble 48,4 % des voix au premier tour, Bolsonaro crée la surprise en dépassant les 43 %. La vigueur de l’extrême droite se retrouve aux élections législatives et des gouverneurs locaux qui se déroulaient aussi dimanche. Le mois de campagne qui reste s’annonce tendu.
Après deux mandats triomphants, une interdiction de participer aux dernières élections et 580 jours de prison, Lula peut l’emporter cette année, peut-être dès le premier tour ce dimanche. Retour sur une longue bataille judiciaire et politique.
Dans un Brésil en pleine campagne présidentielle, avant le premier tour dimanche 2 octobre, la déforestation et les conflits autour de la terre sont plus que jamais synonymes de violences pour les populations autochtones. Reportage au Mato Grosso do Sul.
Dans l’État de Roraima, quarante ans après une première ruée vers l’or, les orpailleurs illégaux sont de retour en masse dans le territoire Yanomami, favorisés depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. À la veille de l’élection présidentielle, les orpailleurs tentent de pousser leur avantage.
Un vieux parti et son vieux patron sont de retour. Seize ans après sa dernière campagne, Lula s’apprête à disputer sa bataille la plus emblématique dans un pays transformé. Mais le Parti des travailleurs peut-il innover et éviter les erreurs passées ?
Malgré les erreurs, les compromissions et les difficultés, le Parti des travailleurs dispose toujours d’électeurs et d’électrices fidèles, d’alliés politiques locaux, du soutien de structures puissantes ainsi que de militants dans tout le Brésil. Certains territoires, comme le nord-est du pays, restent une chasse gardée.
D’abord mollement opposé au nouveau chef de l’État, concentré sur la libération de Lula, le Parti des travailleurs reprend des couleurs lorsque son leader sort de prison. Mais c’est aussi le mandat chaotique du président d’extrême droite qui replace le PT sur le devant de la scène.
L’« antipétisme », ce sentiment de rejet du PT, s’est peu à peu généralisé au Brésil, nourri par ses erreurs, la conjoncture et les manipulations de ses adversaires. Toujours diffus dans la société, il reste aujourd’hui le meilleur atout de Jair Bolsonaro.
Créé par Lula en pleine dictature, le PT, une fois au pouvoir, a malgré tout entretenu des relations cordiales avec l’armée brésilienne. Puis des tensions sont apparues, jusqu’à faire revenir officiers et généraux dans l’arène politique, en faveur de Jair Bolsonaro.