Au cœur de scandales de corruption, le président brésilien Michel Temer hésite à se rendre au G20. Une nouvelle bourde diplomatique, mais aussi un symptôme de la perte d'influence d'un pays qui ne compte plus dans les sommets internationaux.
Sorti indemne de son procès devant le Tribunal supérieur électoral, le président par intérim est repassé à l’offensive et distribue les postes pour trouver des alliés.
Contre une amende de 60 millions d'euros pour solde de tout compte, les deux dirigeants de la plus importante firme agroalimentaire mondiale, au chiffre d’affaires de 30 milliards d'euros, ont livré à la justice les noms de près de 2 000 politiques, dont celui du président par intérim Michel Temer.
Michel Temer a exclu de démissionner, jeudi 18 mai, alors qu'une enquête de la Cour suprême a été ouverte à la suite de sa mise en cause dans un enregistrement qui a fait l'effet d'une bombe. Des manifestations demandent la tenue d'élections directes à un pouvoir plus fragile que jamais.
Candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2018, l’ancien président brésilien a comparu mercredi 10 mai devant un tribunal fédéral pour répondre des soupçons de corruption qui pèsent sur lui. Comme le juge qui le convoquait, il a donné à l'événement une tournure très politique.
Selon les défenseurs de l'environnement, qui tirent la sonnette d'alarme, la région vit sous la menace de projets de loi destructeurs pour les réserves naturelles et territoires indigènes : au Parlement, les défenseurs du lobby de l'agriculture constituent une force à laquelle le président par intérim, Michel Temer, ne peut rien refuser.
Artisan de la destitution de Dilma Rousseff, l'ancien président de l'assemblée brésilienne, Eduardo Cunha, a été condamné le 30 mars à quinze ans de prison dans le cadre de l'affaire Lava Jato. Et ce mardi 11 avril, plus de 80 personnalités, dont neuf ministres, ont été mises en cause par le Tribunal fédéral suprême, qui conduit les enquêtes.
Le successeur de Dilma Rousseff se bat bec et ongles pour ne pas voir exposées les entreprises qui pratiquent le travail forcé, illustrant la proximité du pouvoir avec les grandes entreprises et l’agrobusiness.
Derrière les violents massacres qui ont lieu depuis des mois à l’intérieur de plusieurs prisons se cache une bataille pour contrôler le trafic de drogue, notamment en direction de l’Europe. La violence de ce conflit et l’impuissance du gouvernement font craindre que le Brésil ne devienne un narco-État.