Depuis l’annexion russe, les voix d’opposition de la péninsule, au premier rang desquels les Tatars, subissent plus que jamais la lame de fond d’une justice passée du jour au lendemain d’un pays à l’autre. Rencontre avec ceux qui vivent au plus près le raidissement d’un système.
Inculpées pour « meurtre en bande avec préméditation » pour avoir tué leur père qui leur faisait vivre un enfer depuis des années, les trois jeunes sœurs sont devenues un symbole. Elles obligent la Russie à regarder l’impasse dans laquelle elle s’est perdue en matière de violences faites aux femmes, libérant au passage la prise de parole.
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées ce samedi 27 juillet, lors d’une manifestation à Moscou. Et depuis plusieurs mois, diverses mobilisations citoyennes ont récemment secoué les autorités du pays, de la lointaine taïga à Ekaterinbourg en passant par la capitale. Pas de quoi parler d’un « printemps russe » pour autant, mais ces soubresauts pointent la résurgence d’une société civile engagée. Face à elle, le système veille au grain.
En proie à une crise des ordures et à de nombreuses manifestations depuis un an, la région de Moscou pense avoir trouvé la parade en envoyant des tonnes de déchets par trains entiers à 1 000 kilomètres au nord de la capitale, où les autorités régionales ont lancé en toute discrétion la construction d’une nouvelle décharge. Les habitants organisent la résistance.
Homme d’affaires intrépide devenu notable à force d’alliances et de coups politiques, Alexander Chestoune croupit en prison, en grève de la faim, dans l’attente de son procès pour détournement de fonds. Une plongée saisissante dans le « système » dominé par Vladimir Poutine, où la déchéance peut survenir à la moindre résistance.
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Voilà un an que l'homme d'affaires français, assigné à résidence après des mois de prison, est sous le coup d'une enquête pour détournement de fonds. Alors que les relations entre France et Russie sont censées se réchauffer, cette navrante affaire aux allures de coup monté est un bâton dans les roues du « reboot » franco-russe voulu par Emmanuel Macron.
La chercheuse française, qui a vécu plus de vingt ans en Russie et a une fille de nationalité russe, devait participer à une conférence vendredi à Moscou. Elle vient d'être interdite d'entrée à la frontière aujourd'hui et se voit officiellement bannie du territoire russe pour 10 ans.
L'arrestation puis la libération 4 jours plus tard du journaliste d'investigation, dans une affaire de drogue montée de toutes pièces, a suscité un émoi inhabituel en Russie qui a forcé les autorités, poussées par le Kremlin, à reculer et abandonner les poursuites. Les forces de sécurité russes, devenues hors de contrôle, sont cette fois allées trop loin.