Après avoir suivi les questions d'éducation puis de police pour Mediapart, je m'intéresse désormais aux minorités. Je vis à Marseille, et le reste du temps dans le TGV Paris-Marseille.
Ma déclaration d'intérêts
En plus des 16.000 suppressions de postes d'enseignants en cette rentrée 2010, les inspecteurs d'académie suppriment des milliers de contrats aidés dans les établissements scolaires. Provoquant des incidents dans un collège des quartiers nord de Marseille, où les 500 élèves se sont retrouvés sans surveillant la semaine dernière.
Dans dix des douze raffineries françaises, les salariés empêchaient ce matin toute sortie de produit raffiné. Autour du port de Marseille-Fos dont les terminaux pétroliers sont bloqués depuis le 27 septembre, la jonction des luttes n'est pas un vain mot.
«On joue nos vingt prochaines années», dit un lycéen de Marseille. Encore discrets, les étudiants d'Aix-Marseille croient en une «mobilisation progressive».
Les universités sont aujourd'hui armées contre le plagiat de la «génération internet», prompte au copier-coller. Mais que se passe-t-il quand c'est un enseignant, et non un étudiant, qui plagie ? Mediapart relate deux cas d'universitaires qui ont conservé leur poste, malgré un plagiat de thèse avéré.
A Marseille, 150.000 personnes selon les syndicats (19.000 selon la police) ont défilé dans une ambiance très festive avec poussettes, vélos et enfants sur les épaules. Mediapart a interrogé ceux qui, ne pouvant se libérer en semaine, manifestaient pour la première fois.
Mediapart a suivi trois «AG» de militants et de salariés, à Paris et à Marseille. Les participants se disent prêts à durcir le mouvement. Mais ils cherchent le secteur qui pourrait servir de «locomotive», dans un contexte social morose.
A Marseille, les divergences d'estimation entre police et syndicats atteignent des sommets: 220.000 manifestants contre 22.000. Une chose est sûre: «Les gens se rendent compte qu'aller dans la rue tous les quinze jours ne suffit pas», dit un syndicaliste enseignant.
Expulsés de leurs logements pendant l'été, les quelque 2000 Roms vivant à Marseille sont pour la plupart restés dans la ville. Dehors. Les associations dénoncent un «acharnement». La préfecture met en avant un projet d'insertion visant dix familles.
Des sénateurs socialistes s'attaquent, dans un rapport, à la centralisation du système scolaire français et au collège unique. Ils proposent de favoriser les initiatives locales, en échange d'évaluations publiques et fréquentes des établissements. Iconoclaste? Pas tant que ça.
Michel Vauzelle, président PS du conseil régional PACA, a été entendu dans l'enquête sur des détournements de subventions au profit d'associations fictives. Celle-ci a mis au jour un système opaque et clientéliste mis en place par l'UMP Jean-Claude Gaudin, reconduit par la gauche.
Un rapport interne sur la rentrée scolaire 2010 dépeint une situation bien plus sombre que celle affichée par le ministre: crédits de fonctionnement insuffisants, rabotages de la formation des profs, manque de remplaçants, malaise des cadres, etc.
A Marseille, la manifestation, qui a réuni jusqu'à 10.000 personnes, a surtout provoqué un sursaut civique. «Je vois plein de gens que je ne connais pas, aussi bien des gens qui ne manifestaient plus», remarque un responsable de la LDH.
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Comment correspondants états-uniens et britanniques en France voient-ils les polémiques déclenchées par chaque apparition dans le débat public de femmes musulmanes portant un voile ou un turban, qu’il s’agisse de représentante syndicale étudiante ou d’une candidate à une émission de téléréalité ?
Monique Romieu-Prat est psychiatre à Marseille. Elle a écrit ce poème suite au meurtre de Laura et Mauranne, deux étudiantes tuées au couteau dimanche 1er octobre sur le parvis de la gare Saint-Charles. Son poème m'a été transmis par Gérard Perrier, un autre Marseillais qui m'a gentiment autorisée à la publier sur ce blog.
«Qui a tué Ali Ziri», documentaire de Luc Decaster, sort en salle le 7 octobre 2015. Vous souvenez vous ? Le 11 juin 2009, Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, décédait par asphyxie après deux jours de coma, suite à son interpellation par la police à Argenteuil. Depuis, le parti socialiste est arrivé au pouvoir. Mais rien n'a changé.
Engagement du candidat socialiste François Hollande lors de la présidentielle de 2012, la lutte contre les contrôles au faciès est restée lettre morte, en dehors de quelques mesures symboliques comme le toilettage du code de déontologie de la police et gendarmerie nationales. Le récépissé, agité pendant la campagne, s'est heurté à l'opposition de Manuel Valls et des syndicats de police.