Michaël Hajdenberg, né le 18 avril 1978, est journaliste à Mediapart, co-responsable du service Enquête. Auparavant, il a travaillé à Libération et à 20 minutes.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Depuis deux semaines, un décret agite le microcosme politique et judiciaire : il dispense anciens ministres et parlementaires de passer le concours pour devenir avocats. Mediapart révèle que le conseil d'État ne souhaitait pas que les parlementaires en exercice puissent bénéficier de cette passerelle. Matignon a passé outre.
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques vient de dénier à Mediapart le droit de consulter plusieurs documents clés de la campagne de 2007 concernant le Front national, en dépit de l'avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), qui nous avait donné raison le 28 février dernier. Le mystère reste donc entier sur certaines dépenses « électorales ».
Présidentielle 2012: Nicolas Sarkozy, président sortant
— Enquête
En 1997, selon nos informations, Nicolas Sarkozy a emprunté 1,68 million de francs auprès de l'Assemblée nationale pour acheter son appartement de l'île de la Jatte. Bien loin des plus de 3 millions de francs qu'il avait évoqués. Reste donc un trou de près de 2 millions de francs dans le montage financier, qui reste inexpliqué.
Alors que les doutes se multiplient sur la légalité du financement des campagnes présidentielles de 1995 et de 2007, rien ne garantit que celle de 2012 sera plus propre. Les pouvoirs de la Commission en charge de contrôler les comptes des candidats sont en effet extrêmement limités. Analyse.
Le président de l’Assemblée n’a pas trouvé trace d’un prêt de 3 millions de francs accordé à Nicolas Sarkozy en 1997 pour l’achat de son appartement. Bernard Accoyer reconnaît que les prêts immobiliers accordés aux députés ont toujours été plafonnés à un niveau beaucoup plus bas.
Lors de sa conférence de presse, jeudi, Nicolas Sarkozy a été interrogé par Mediapart sur le financement fantôme (plus de 3 millions de francs) de son appartement acheté sur l'île de la Jatte, à Neuilly, en 1997. Il a affirmé avoir bénéficié de prêts de l'Assemblée nationale, alors qu'on n'en trouve aucune trace dans l'acte de vente. Et que l'Assemblée nationale dit ne pas accorder de prêt immobilier d'un montant aussi élevé. Le mystère demeure entier.
D’après nos informations, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, vient de créer une structure dédiée aux plus riches soutiens de son poulain, sobrement baptisée : « L’équipe présidentielle 2012 ».
Notre dossier: espionnage en série chez Ikea
— Enquête
Certains magasins Ikea ont offert des cadeaux à des policiers. Un document récupéré par Mediapart montre qu'à Gonesse, en banlieue parisienne, le directeur lui-même a distribué des bons d'achat de 100 euros. A « Paris-Nord », les accointances entre le responsable sécurité du magasin et certains policiers étaient patentes, d'après des courriels internes en possession de Mediapart. Sur le dos des salariés ?
Une bonne partie du patrimoine du président résulte de la vente de l'appartement de l'île de la Jatte, acquis en 1997. En 2007, il avait dit avoir financé cet achat grâce à un prêt de l'Assemblée de plus de 3 millions de francs. Or, ce prêt ne figure pas sur l'acte de vente (que nous publions), et dépasse le plafond en vigueur à l'époque.
Le premier carton est parti de l’Elysée ce matin, jeudi 29 mars, en recommandé avec accusé de réception, et pourrait arriver chez l’écologiste Raymond Avrillier dès demain.
Notre dossier: espionnage en série chez Ikea
— Enquête
Non content d'espionner ses salariés en passant par des détectives privés, Ikea a utilisé des infiltrées dans son magasin de Franconville en 2010 et 2011. L'objectif : surveiller des syndicalistes FO chevronnés. Mediapart a retrouvé l'une de ces infiltrées, recrutées par une société spécialisée dans l'intelligence économique. Nous publions aussi le « Retour d'expérience » rédigé par cette officine à l'issue de l'opération. « On se croirait dans un film d'espionnage !» réagit la CFDT.
Dans un livre paru en février, Philippe Pemezec, vice-président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, déclarait limiter au maximum le nombre d'Arabes dans les HLM de sa ville du Plessis. Mediapart s'est procuré des données inédites, qui montrent que les faits ne démentent pas les mots : les noms à consonance maghrébine sont ultra-minoritaires parmi les bénéficiaires de logements sociaux. A l'inverse, la fille de Philippe Pemezec, 23 ans, s'est vu attribuer en février un logement social dans la ville.
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Les délires de Gérard Darmon, on pouvait en rire. Mais samedi soir, face à Laurent Ruquier, c’est le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti qui a multiplié les mensonges sur Mediapart. Sans être contredit.
« Les vacances de Jean-Michel Blanquer à Ibiza... Est-ce que c’est d’importance primordiale ? », demande Laurent Ruquier à Edwy Plenel sur France 2. Comme si la communication catastrophique d'un ministre n'était pas d'intérêt public. Comme si nous préférions que ce soit cette information plutôt qu'une autre de nos révélations qui fasse événement.
Il y a les enquêtes. Et il y a les arrières cuisines. Ce qu’on donne à voir. Et ce qu’on ne raconte que rarement. Comment se conçoit l’information ? C'est l'objet de notre Lettre hebdomadaire du samedi.
Entre un ministre qui pense que des trafiquants de stups gagnent 100 000 euros par jour et des élus s’imaginant trop désirables pour être soupçonnés de viol, on ne sait plus qui récompenser. A vous de décider.
Nous ne parlons jamais des enquêtes que nous ne publions pas. Mais pour une fois, le travail réalisé par « Envoyé spécial » sur Nicolas Hulot nous en donne l’occasion. Combien de fois, depuis quatre ans, avons-nous été interpellés sur les possibles agressions sexuelles de l’ancien ministre ?