Michaël Hajdenberg, né le 18 avril 1978, est journaliste à Mediapart, co-responsable du service Enquête. Auparavant, il a travaillé à Libération et à 20 minutes.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Pour la première fois, l'Assemblée nationale dévoile, dans une réponse à Mediapart, les bonus d'indemnité octroyés aux députés qui occupent, dans ses murs, des fonctions à responsabilité. Cette opération «transparence» ne doit rien au hasard. Elle survient après nos révélations sur les montants secrets des rallonges versées aux sénateurs.
François Sauvadet a présenté le 27 juillet un projet de loi censé permettre de traiter les conflits d'intérêts. Le ministre de la fonction publique sait (ou ne sait pas) de quoi il parle: Mediapart a découvert que, pendant des années, il a présidé une société de courses de chevaux tout en étant député. L'hippodrome construit dans sa petite ville de Bourgogne aura au moins profité à toute sa famille.
En quelques jours, le gouvernement a présenté deux projets de loi pour lutter contre les conflits d'intérêts: l'un fait suite au scandale du Mediator, l'autre à l'affaire Woerth. Mediapart a comparé le régime réservé aux experts sanitaires d'un côté, aux ministres et à leurs conseillers de l'autre. Révélateur.
S'il est de notoriété publique que le président du Sénat bénéficie d'un bonus d'indemnité, associé à sa fonction, une quarantaine de sénateurs haut placés touchent aussi un complément de revenu. Dans la plus grande opacité. D'après des documents que nous nous sommes procurés, ces rallonges coûtent plus d'un million d'euros par an au Palais du Luxembourg.
Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont vu leurs contrats de conseils en communication avec l'Elysée modifiés. Mais au vu du rapport annuel de la Cour des comptes sur la présidence de la République, les coûts restent importants, et l'opacité de mise.
Outre des notes de frais injustifiées et un faux communiqué rédigé au nom de Gérard Larcher, le questeur Jean-Marc Pastor se voit reprocher dans son village du Tarn, en dépit du classement sans suite d'une plainte, d'avoir fait voter illégalement des membres de sa famille lors de différents scrutins.
Affolé par les révélations de Mediapart sur le train de vie des questeurs, des factures douteuses ou les rémunérations des membres du cabinet du président, le Sénat a déposé plainte pour vol de documents. L'enjeu: intimider nos sources.
Des notes de frais injustifiées et un faux communiqué diffusé au nom du président du Sénat ne choquent pas le PS, quand il s'agit d'un de ses sénateurs. Jean-Marc Pastor devrait conserver son poste de questeur jusqu'aux élections sénatoriales de septembre.
Les sénateurs ont annulé mardi leur «prime exceptionnelle» de 3.531 euros, touchée en juin. Mais en réalité, elle leur a été versée quasiment chaque année. Avant l'affaire Pastor, personne ne s'en était offusqué.
Coup de théâtre au Sénat. Lundi 11 juillet, la majorité a volé au secours de «l'écrêtement», ce dispositif qui autorise les élus cumulards à redistribuer leur «surplus» de revenus à des collègues, proches ou amis. «C'est parfaitement dégueulasse», réagit le député Franck Gilard, bien isolé à l'UMP.
Le bilan de Dominique Baudis à l'Institut du monde arabe ne se résume pas aux dizaines de milliers d'euros de notes de frais indues redressées par l'Urssaf. Malgré son mandat de député européen, il est parvenu à se préserver toutes sortes de privilèges. Dont un chauffeur personnel.
Dominique Baudis, le nouveau Défenseur des droits, sait au moins défendre son portefeuille. À l'Institut du monde arabe, qu'il a présidé jusqu'au mois de juin, il a abusé de sa carte bancaire professionnelle. Au point que l'Urssaf a procédé à un redressement. Épinglés: 36.000 euros de notes de frais non justifiées entre 2007 et 2009. Dominique Baudis en a remboursé une petite partie.
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Les délires de Gérard Darmon, on pouvait en rire. Mais samedi soir, face à Laurent Ruquier, c’est le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti qui a multiplié les mensonges sur Mediapart. Sans être contredit.
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Il y a les enquêtes. Et il y a les arrières cuisines. Ce qu’on donne à voir. Et ce qu’on ne raconte que rarement. Comment se conçoit l’information ? C'est l'objet de notre Lettre hebdomadaire du samedi.
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Nous ne parlons jamais des enquêtes que nous ne publions pas. Mais pour une fois, le travail réalisé par « Envoyé spécial » sur Nicolas Hulot nous en donne l’occasion. Combien de fois, depuis quatre ans, avons-nous été interpellés sur les possibles agressions sexuelles de l’ancien ministre ?