Journaliste scientifique, j'ai travaillé à Science et Vie, à L'Evénement du Jeudi, et au Nouvel Observateur (de 1990 à 2009). Je suis aussi auteur de plusieurs livres dont le dernier, Kaluchua, est paru au Seuil en 2010. Sur twitter: @MicheldePrac.
Chez les robots, le mensonge est une seconde nature. Deux laboratoires – l'un aux Etats-Unis, l'autre en Suisse – ferraillent avec des machines délivrant de fausses informations. Mais comme chez les humains, leurs mensonges ne sont pas animés de la même intention. Enquête.
Mettre sur le marché américain une molécule dont la toxicité venait d'être prouvée, c'est le douteux exploit des laboratoires Servier en 1996. Ce précédent éclaire crûment l'affaire du Mediator qui éclate aujourd'hui.
Dix ans après l'article dans lequel il mettait en cause l'Isoméride, le professeur Lucien Abenhaim signait encore une étude pour le compte de Wyeth, un laboratoire lié au fabricant du Mediator.
Lucien Abenhaim, directeur général de la santé de 1999 à 2003, assure que ses liens avec Servier se sont déteriorés en 1996, lorsqu'un de ses articles mit en évidence les dangers de l'Isoméride. Or, en 1997, il travaillait sur une autre étude, financée par... Servier.
Spécialiste mondial du risque des coupe-faim, auteur d'une étude importante financée par les laboratoires Servier, Lucien Abenhaim a été directeur général de la santé de 1999 à 2003. De ce poste, il n'a rien vu ni pressenti des dangers du médicament Mediator. «On a réussi à me neutraliser», déclare-t-il à Mediapart, désignant les laboratoires Servier.
Dès 1995, la commission de pharmacovigilance enregistre des alertes mettant en cause le médicament Mediator, aujourd'hui rendu responsable de la mort d'au moins 500 patients. Interrogé par Mediapart, le professeur André Escousse, membre d'un comité régional de pharmacovigilance, nous déclare: «Il aurait été logique de supprimer le Mediator dès 1998.» Il le sera onze ans plus tard...
La chronologie est impitoyable. Pourquoi le médicament Mediator, qui a causé en France 500 décès et des milliers de pathologies cardiaques lourdes, n'a-t-il pas été interdit plus tôt? Enquête sur les rapports, études, cas cliniques qui dès la fin des années 1990 auraient dû être pris en compte par les autorités sanitaires françaises.
L'affaire du médicament Mediator braque les projecteurs sur les laboratoires Servier. Et l'on retrouve Nicolas Sarkozy qui décora Jacques Servier des insignes de grand-croix de la Légion d'honneur.
Jacques Servier, président fondateur du laboratoire qui a fabriqué le Mediator, crie au complot médiatique dans Le Monde et se dit «sidéré». C'est faire fi des dizaines d'études et d'alertes qui, depuis près de vingt ans, mettaient en garde sur ce médicament qui a été à l'origine de la mort de cinq cents personnes au minimum.
Pourquoi a-t-il fallu plus de dix ans pour interdire le Mediator? Malgré les nombreuses alertes dès la fin des années 1990, malgré son retrait en Espagne dès 2003, ce médicament vedette du laboratoire Servier (1 milliard d'euros de chiffre d'affaires à lui seul!) a continué à être prescrit à des centaines de milliers de patients. En cause, le rôle de l'Agence de sécurité sanitaire, accusée d'avoir laissé prospérer le scandale.
Sept mois après que le golfe du Mexique a été victime de la plus grande marée noire accidentelle de l'histoire, deux rapports émanant d'une commission d'experts nommée par Barack Obama pour évaluer l'efficacité de l'action fédérale révèlent l'inefficacité des stratégies et des moyens employés et soulignent l'attitude hostile de BP à l'égard de la communauté scientifique.
Après la révélation par Marianne de l'évaluation calamiteuse de la thèse de doctorat des frères Bogdanoff par le CNRS, Mediapart a demandé à l'auteur de L'Imposture scientifique en dix leçons, Michel de Pracontal, de décortiquer les griefs contenus dans le rapport publié ici en intégralité. Enquête.
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Chez la plupart des mammifères, ainsi que chez nos plus proches parents primates, le bonobo et le chimpanzé, le mâle est équipé d'un petit os dans le pénis qui assure la bonne tenue de l'organe. Pourquoi le mâle humain n'a-t-il pas d'os pénien ?
Génétiquement, les chimpanzés ont un petit côté bonobo : 1% du génome du chimpanzé est constitué d’ADN de bonobo, selon une étude qui vient d’être publiée dans la revue Science.
Une nouvelle étude publiée le 26 octobre dans la revue Nature éclaire les débuts de l’épidémie de sida aux États-Unis et démonte le mythe d’un « patient zéro » qui aurait introduit le virus en Amérique du nord.
La biodiversité des forêts mondiales – la présence de nombreuses espèces d’arbres différentes – n’est pas seulement une richesse de la nature : c’est une richesse tout court, au sens économique.