J'ai rejoint Mediapart en avril 2018 pour couvrir les gauches, et aujourd'hui, la vie parlementaire.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Un rapport préconisant d’interdire l’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale suscite émoi et colère chez la plupart des députés. Que de l’argent public finance leur consommation, sur leur lieu de travail comme à l’extérieur, leur paraît naturel.
L’Assemblée nationale a adopté le décalage de l’application de la réforme des retraites Borne. Une « première victoire d’étape », s’est félicité le PS, même si la question du financement de la mesure, qui pourrait peser sur les plus démunis, reste en suspens.
Au regard de la lenteur des discussions, tout le monde le sait désormais : à moins d’un coup de théâtre, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale n’ira pas à son terme. Le gouvernement a délibérément organisé le contournement du scrutin, ce qui arrange aussi le PS, qui a refusé de prolonger les débats.
Des députés RN ont créé la polémique en prenant pour cibles des jeunes filles voilées qui assistaient mercredi, dans le public, à une séance dans l’hémicycle. Mise sous pression, la présidente du Palais-Bourbon leur a donné raison… en dépit du règlement de l’Assemblée.
Entre délais contraints et équilibres politiques insaisissables, rien ne dit que le PLFSS sera voté avant la date butoir du 13 novembre. Son examen a débuté par de vifs débats sur les recettes. Une hausse de la CSG sur le capital a été adoptée.
Face aux oukases macronistes, les députés du groupe de Boris Vallaud sentent l’accord avec le gouvernement Lecornu leur filer entre les doigts. Certains appellent même désormais au retour du 49-3 pour ficeler le budget, avec quelques « victoires » à l’intérieur.
Après le vote d’un amendement de 26 milliards dans la partie recettes du PLF, les chances de voir le budget adopté s’amenuisent encore. Les négociations directes entre Olivier Faure et Sébastien Lecornu irritent de plus en plus les parlementaires, tant à gauche que dans le camp macroniste.
Brandissant la menace de la censure, le PS a obtenu une petite concession du gouvernement sur l’imposition des grands groupes. Il propose désormais une version très allégée de la taxe Zucman qui épargnerait les milliardaires. Pas de quoi changer le caractère profondément injuste du projet de budget 2026.
Décidée à censurer le budget « s’il n’y a rien dedans sur l’écologie », la cheffe de file des Écologistes alerte de nouveau son propre camp sur le risque des divisions à gauche. Défendant le timing de son annonce de candidature à la présidentielle, elle plaide toujours pour l’organisation d’une primaire la plus large possible.
Au terme de deux ans de travail législatif transpartisan, cette première grande loi féministe depuis la constitutionnalisation de l’IVG a été votée par tous les groupes, sauf par l’extrême droite. L’affaire Pelicot a été déterminante dans le basculement du Parlement en faveur du texte.
Silence de Mélenchon, réaction bien molle du premier secrétaire du Parti socialiste… Prises en étau entre le risque de conforter l’idée d’un « procès politique » et celui, plus prosaïque, de rappeler leurs propres affaires, les forces de gauche ne tirent aucune leçon de l’affaire libyenne et n’appellent à aucune réforme.
Alors que les discussions budgétaires s’ouvrent à l’Assemblée nationale, les chances de voir se réaliser la promesse de suspension de la réforme des retraites sont minces. Autour d’Olivier Faure, on estime néanmoins que le rapport de force enclenché avec le gouvernement aura raison des chausse-trapes de la procédure parlementaire.