Lors de son déplacement à Mayotte lundi, François Bayrou a annoncé une longue liste de mesures pour répondre à l’urgence après le passage du cyclone Chido. Cet inventaire à la Prévert laisse dubitatifs nombre de responsables politiques et syndicaux, qui se méfient des effets d’annonce.
Deux semaines après le passage du cyclone Chido, l’aide tarde à se concrétiser à Mayotte. Le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, qui sont annoncés sur l’île ce lundi, arrivent dans un contexte très tendu, où la sidération a laissé la place à la colère, et où le sentiment d’abandon est généralisé.
Les habitants de l’île, notamment dans les bidonvilles, totalement rasés, ont attendu une semaine avant d’être aidés. Un tel délai interroge, en cette journée de deuil national : l’État a-t-il tout mis en œuvre pour sauver des vies ?
Face à la population qui manque d’eau, de nourriture et de soins, les autorités, Macron en premier, communiquent intensément sur les efforts déployés à Mayotte après le cyclone. Mais l’hôpital de campagne sans cesse annoncé ne sera pas effectif avant plusieurs jours, et le ressentiment grandit.
Les bidonvilles de Mayotte abriteraient 100 000 personnes, dont beaucoup en situation irrégulière. Mais la grande majorité d’entre elles ont préféré braver le cyclone Chido plutôt que de se rendre dans les abris officiels. De peur de se faire contrôler et expulser.
Après le passage du cyclone Chido, les manquements de l’État, incapable de répondre aux attentes des habitants de Mayotte, sont criants. Les victimes pourraient se compter par centaines, voire par milliers, a prévenu le préfet. Tous les réseaux sont touchés : eau, électricité, téléphone, routes… Les risques étaient pourtant connus.
Le 28 novembre, Dakar et N’Djamena ont annoncé coup sur coup leur volonté de voir l’armée française plier bagage. Des décisions qui mettent à mal la reconfiguration élaborée à Paris depuis plusieurs mois, et le dispositif militaire hérité de la colonisation.
Il y a tout juste dix ans, une insurrection populaire mettait fin au long règne de Blaise Compaoré et suscitait un immense espoir en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les acteurs de cette révolte déchantent : tous les droits conquis ont été sapés par la dictature.
Les élus mahorais appellent à l’abrogation du droit du sol sur l’île, au motif, infondé, qu’il constituerait un appel d’air pour les étrangers. Cette revendication illustre les contradictions d’un territoire décrit dans le livre « Mayotte. Département colonie », que publie notre collaborateur Rémi Carayol.
Le directeur général de la chaîne francophone souhaite faire entrer sept États africains dans le capital. Parmi ceux-ci : le Congo et le Cameroun, deux autocraties. La rédaction, notamment ses correspondants, s’inquiète, craignant pour son indépendance.
Accusé de racisme et d’antisémitisme dans le passé, l’activiste combat avec virulence la présence française en Afrique. Le gouvernement s’appuie sur un article du Code civil qui n’est plus utilisé depuis 1967.
Trois semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle, à laquelle il ne pouvait pas se présenter, le chef de l’État sénégalais a reporté le scrutin sine die. Une partie de l’opposition, vent debout, parle d’une « régression démocratique » inédite.