Accusé de racisme et d’antisémitisme dans le passé, l’activiste combat avec virulence la présence française en Afrique. Le gouvernement s’appuie sur un article du Code civil qui n’est plus utilisé depuis 1967.
Trois semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle, à laquelle il ne pouvait pas se présenter, le chef de l’État sénégalais a reporté le scrutin sine die. Une partie de l’opposition, vent debout, parle d’une « régression démocratique » inédite.
La junte au pouvoir à Niamey a annoncé l’abrogation d’une loi de 2015 qui criminalisait l’aide aux personnes migrantes. Un coup dur pour l’Union européenne, qui avait fait du Niger un partenaire central dans sa politique d’externalisation des frontières. Mais une décision saluée dans le pays.
Alors que les députés débattent mardi de la politique africaine de la France, deux collectifs de ressortissants français du Mali et du Burkina Faso font entendre leur voix. Très critiques vis-à-vis de la diplomatie du gouvernement, leurs membres exigent la fin des représailles décidées après le coup d’État au Niger.
Invitée par les députés à évoquer la situation au Niger et au Gabon mercredi, la ministre des affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré qu’« il n’est pas question de coopérer militairement avec des putschistes ». Une affirmation qui ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Le gouvernement intime aux structures culturelles françaises de suspendre leurs projets menés avec des ressortissants ou institutions maliennes, burkinabè et nigériennes, en raison du contexte sécuritaire. Une décision jugée « absurde », en France comme en Afrique.
Depuis que l’armée a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet, les frontières du pays sont fermées. Des milliers de migrants y sont bloqués, parfois dans des conditions inhumaines. Et ils sont de plus en plus nombreux, l’Algérie voisine ayant multiplié les expulsions ces derniers mois.
Depuis plus d’un mois, la junte au pouvoir au Niger exige le départ des 1 500 soldats français présents dans le pays dans le cadre de la lutte antidjihadiste. Officiellement, la France s’y refuse, mais en coulisses, elle a entamé des négociations. Le retrait semble inévitable.
Les événements actuels au Niger rappellent un autre putsch mené dans le pays il y a près de cinquante ans, en 1974. Avec des ingrédients similaires et de curieux parallèles : un coup d’État contre un allié de la France prenant de court les services de renseignement, une tentative avortée d’y mettre un terme en employant la force, et une défiance viscérale (mais loin d’être infondée) des militaires nigériens quant aux velléités françaises.
Après le coup d’État, la France se retrouve dans une impasse, alors qu’elle compte 1 500 hommes sur place. Mais elle a contribué à fragiliser le président Bazoum, en faisant du Niger son principal allié dans la guerre contre les djihadistes au Sahel, en ignorant les alertes quant aux dangers de cette coopération, et en négligeant les critiques liées aux dérives démocratiques.
Le 20 octobre dernier, des marches étaient réprimées dans la capitale. Raflé avec des centaines d’autres hommes, le journaliste Service Ngardjelaï a été torturé et envoyé dans la terrible prison de Koro Toro. Son histoire illustre la violence du régime Déby et les compromissions de la France.
Officiellement, l’opération Barkhane a pris fin en novembre 2022. Pourtant, l’armée française compte toujours 2 500 soldats au Niger et au Tchad, et continue de faire la guerre aux groupes djihadistes. Dans quel but précis, et dans quel cadre légal ? Ces questions restent sans réponse.