Au Mali, pour réprimer les manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours à Bamako, une unité d’élite chargée de la lutte antiterroriste est intervenue. Et a tiré à balles réelles. On dénombre au moins onze morts.
Après le sommet de Pau de janvier, au cours duquel il a été décidé d’accentuer la pression sur les groupes djihadistes, les armées sahéliennes ont commis une série de tueries. Les organisations des droits de l’homme dénoncent, Paris se tait.
Les Africains sont-ils destinés à être des « cobayes » pour les scientifiques européens ? Deux semaines après la polémique suscitée par les propos de deux chercheurs français sur LCI, la question fait toujours scandale sur le continent africain.
Depuis janvier, la France et ses alliés du G5 Sahel ont décidé de frapper fort dans la guerre contre les groupes djihadistes sahéliens au prix d’exactions contre les civils. Les armées malienne et nigérienne sont pointées du doigt. Tout comme les Français.
Dans la ville où le ministre de l’intérieur a été maire de 2001 à 2017, aucun candidat ne porte les couleurs de LREM ni ne revendique son héritage. Un legs contesté à la fois sur la gouvernance, jugée autoritaire, et sur le fond.
En février 2019, dans le plus grand secret, Bamako a libéré plus d’une quinzaine de djihadistes en échange de personnes détenues par eux. Ceci pour tenter d’ouvrir un espace de dialogue politique et en dépit des pressions de la France pour empêcher les dirigeants maliens d’engager des discussions.
Lundi 13 janvier, Emmanuel Macron reçoit les présidents mauritanien, malien, burkinabé, nigérien et tchadien pour un sommet consacré au Sahel et aux « objectifs de l’engagement français ». Mais au Mali, si les militaires français étaient bienvenus 2013, « aujourd’hui, tout le monde s’en méfie ».
Les attaques de groupes djihadistes contres les militaires maliens se multiplient. Selon l’ONU, 67 d’entre eux ont été tués entre mars et mai. Un assaut lancé fin septembre contre un camp situé près de la frontière avec le Burkina Faso a provoqué la mort de 38 soldats. L’un des bilans les plus lourds de ces dernières années.
De nombreux mineurs font indirectement les frais de la lutte antiterroriste menée par les États de la zone sahélienne avec le soutien des pays occidentaux. Au Nigeria, notamment, l’armée détient, selon HRW, des milliers d’enfants dans des conditions inhumaines en raison de leur appartenance présumée à Boko Haram. Au Tchad, au Mali et au Niger, ils ne seraient pas violentés, mais sont traités comme des adultes.
Dans le nord du Niger, une base militaire américaine vient de sortir de terre. Elle sert de port d’attache pour des engins armés destinés à opérer dans le ciel sahélien afin de recueillir du renseignement, de suivre et bombarder d’éventuelles cibles. La population locale est inquiète.
Le douzième sommet de l’Union africaine, qui s’ouvre jeudi 4 juillet à Niamey, va officiellement lancer une immense zone de libre-échange englobant les 54 États du continent, avec la création d’un marché unique pour les marchandises et les services. Des voix, minoritaires, dénoncent une « folie suicidaire ».