Afrique(s) Analyse

« Tout ça pour ça » : au Burkina Faso, la désillusion dix ans après l’insurrection

Il y a tout juste dix ans, une insurrection populaire mettait fin au long règne de Blaise Compaoré et suscitait un immense espoir en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les acteurs de cette révolte déchantent : tous les droits conquis ont été sapés par la dictature.

Rémi Carayol

Le 31 octobre 2014, Patrice* s’en souvient comme si c’était hier. Il était dans la rue, à Ouagadougou, place de la Révolution, comme des milliers d’autres Burkinabè, et il a éclaté de joie quand il a appris que Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-sept ans, venait de quitter le pays avec l’aide de la France. Patrice avait 34 ans. Il figurait parmi les activistes les plus tapageurs du Burkina Faso, hérauts d’une nouvelle génération qui s’était forgé une conscience politique en écoutant les discours révolutionnaires de Thomas Sankara, au pouvoir de 1983 à 1987.

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