Série Épisode 1 Marilyn en fragments

Marilyn en fragments (1/3) : autofictions

« Marilyn dead » titrent les journaux, le 5 août 1962. Mais cinquante ans après, l'icône qui, toute sa vie rêva de « disparaître » est, paradoxalement, très présente dans notre imaginaire. Celle dont le corps était à lui seul un récit, dont la vie est tragédie, continue d'inspirer les romanciers. Marilyn, moins mise en fiction que fiction d'elle-même.

Christine Marcandier

Illustration 1

Dimanche 5 août 1962, 5th Helena Drive, Brentwood, Los Angeles : le corps sans vie de Marilyn Monroe est découvert. Dans et autour du cadavre, des barbituriques. Meurtre ? Suicide ? Accident ? Le mystère demeure entier, et c'est du pain béni pour les romanciers. Des décennies, qu'ils ne cessent de réinterpréter, réécrire, remettre en scène, la dérive venant achever dix ans de gavage chimique (François Forestier, Marilyn et JFK) ou le meurtre commis par Le Tireur d'élite qui ne sait pas lui-même très bien au nom de quoi il agit (Joyce Carol Oates, Blonde). Il ne saurait pas si l'Agence l'avait chargé de cette mission pour protéger le Président de la putain blonde qui l'avait menacé & avait donc menacé la “sécurité nationale” ou s'il exécuterait ce soir-là des actions qui, révélées au public, nuirait au Président en raison de sa fréquentation de la putain blonde. Il se contente d'agir, regarde la femme « étendue nue sous un unique drap blanc comme déjà sur la table d'autopsie », et lui enfonce dans le cœur une longue aiguille pleine de Nembutal, jusqu'à la garde. Elle avait 36 ans.

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