Livres Chronique

Du gazole plein la vue

Dans une société précaire, stagnante, « Pipeline », premier roman de Rachel M. Cholz, fait du pétrole la métaphore d’un certain état du monde actuel. Sa langue nerveuse donne vie aux contradictions de l’anthropocène, comme à ses personnages de marginaux.

Sébastien Omont (En attendant Nadeau)

Lorsque la narratrice rencontre Alix, il lui demande de but en blanc : « T’as déjà mangé de la boue ? » Elle n’en mangera pas, mais elle avalera du gazole, car Alix s’en sort en siphonnant les réservoirs des engins de chantier et les camions. C’est pour les protagonistes littéralement le moyen de gagner leur vie : de se sentir vivant, de donner sens à des existences qui sinon dérivent entre gueule de bois, colocations, squats et vide des poumons et de la tête.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter