Depuis quelques années, Louise Labé fait l’objet d’une polémique : elle ne serait pas l’autrice de ses écrits, attribuables à un petit cercle d’hommes. Une nouvelle édition des « Œuvres » s’attache à rendre à la poète de la Renaissance la maternité de ses textes, en plaçant la question du genre au centre de la réflexion.
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« Baise« Baise m’encor, rebaise-moi et baise » : voilà sans doute le vers le plus célèbre de Louise Labé – il a même été chanté par Nick Cave –, mais on ne connaît en général pas grand-chose d’autre de la poète. Si elle évoque dans ce sonnet paru en 1555 l’attente d’un baiser, il n’est pas interdit cependant d’entendre sourdre quelque chose de bien plus scandaleux, quelque chose que Virginie Despentes a fait claquer en intitulant, plus de quatre siècles après, son premier roman Baise-moi : le souffle brûlant d’une femme qui clame son désir – un souffle d’autant plus troublant qu’il nous vient de la Renaissance.