Notre dossier : La bataille des gaz de schiste Analyse

« Promised Land »: Gus Van Sant couleur globale

Sortie ce mercredi 17 avril de Promised Land, nouveau film de Gus Van Sant. Un projet de commande, Matt Damon, le gaz de schiste : ou comment reconsidérer ce que nous croyons savoir des rapports entre politique, spectacle et cinéma.

Emmanuel Burdeau

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Deux petits mots sont prononcés, au cours de la première scène de Promised Land, le film signé Gus Van Sant et qui sort en salle ce mercredi 17 avril. « Nice », puis « numbers ». Le premier vient aux lèvres de Steve Butler, employé de Global, lorsqu'un cadre haut placé venu l'interviewer pour un poste de responsabilité lui dit combien ses collègues ne tarissent pas d'éloge à son égard. « That's nice of them… », « C'est sympa de leur part… ». Le second est dans la réponse du cadre. Celle-ci consiste à faire valoir qu'au sein d'une multinationale pesant 9 milliards de dollars il n'y a pas de « sympa » qui tienne : si les performances de Steve sont appréciées, c'est qu’elles alignent des « chiffres » impressionnants. Celui-ci entend mais n'en garde pas moins le sourire. A-t-il vraiment tort ? Dans quelques instants, un autre cadre s'assoira à la table du restaurant chic où sont les deux hommes, et sa première phrase à Steve sera justement un bon mot paternaliste et marrant dont il a, semble-t-il, l'habitude.

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