Déstabilisée par une ouverture irraisonnée à la concurrence, par la transition énergétique et des ruptures historiques sur les marchés de l’énergie, EDF doit en plus faire face à nombre d’engagements et d’investissements. Beaucoup redoutent qu’EDF ne se fracasse sur un mur de dettes. Premier volet de notre série : l’État irresponsable.
Pour les syndicats et de nombreux responsables d’EDF, c’est le projet de trop, celui qui pourrait faire couler EDF. La construction de deux EPR sur le site britannique d’Hinkley Point, même avec l’aide des Chinois, leur paraît dangereuse, tant industriellement que financièrement. Pourtant, le président d’EDF s’entête.
Avec la chute du prix de l’électricité sur le marché, l’avantage compétitif du nucléaire français a fondu. Pire, EDF n’est même plus assuré de rentrer dans ses coûts. Le groupe pourrait être contraint de fermer des réacteurs pour des raisons économiques. Pourtant, son PDG, Jean-Bernard Lévy, reste dans le déni de cette impasse industrielle.
EDF veut prolonger la durée de vie de ses réacteurs, mais seule l’Autorité de sûreté peut l’y autoriser. Les exigences du gendarme du nucléaire exaspèrent le groupe, qui craint de ne pouvoir faire face aux énormes dépenses rendues nécessaires par le vieillissement de son parc de production.
Après quinze ans de libéralisation impensée, le gouvernement ne peut plus différer la question : qu’est-ce qu’EDF ? Un service public ou un simple producteur d’énergie nucléaire ?
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Derrière le luxe affiché par le groupe aux 45 milliards de chiffre d’affaires, les travailleurs relatent un management souvent brutal, des pratiques parfois à la limite de la légalité, et une pression continue. Des conditions de travail des vendeuses de la nouvelle Samaritaine à l’utilisation abusive…
Mediapart donne la parole à des retraité·es dont la pension ne dépasse pas – et de très loin parfois – la barre des 1 200 euros par mois, devenue le symbole des promesses mensongères du gouvernement.
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