Cinq mois après, des responsables d’EDF parlent encore de cette photo. Le 21 octobre, le président chinois Xi Jinping, en voyage officiel en Grande-Bretagne, serrait chaleureusement la main du premier ministre britannique, David Cameron, pour marquer la conclusion de l’accord qui officialisait le lancement du chantier Hinkley Point. L’électricien public chinois CGN (China General Nuclear Power Corporation) acceptait de participer à la construction de deux EPR sur le site anglais aux côtés d'EDF, en prenant 33,5 % du projet. Plus tard dans la journée, Jean-Bernard Lévy, le président d’EDF, rejoignait le duo pour une séance de signature de l’accord à Londres. Mais à ses côtés, personne : pas de ministre français, encore moins de premier ministre, pas même l’ambassadeur de France à Londres. Dans ce projet, pourtant, c’est le bilan d’EDF qui est en jeu, les finances publiques qui sont engagées. 25 milliards d’euros selon l’estimation basse de la direction du groupe, et sans doute plus près des 30 ou 35 milliards d’euros dans la réalité.
Et si EDF faisait faillite ? (2/5) Enquête
Les déboires d'EDF: le piège mortel des EPR d'Hinkley Point
Pour les syndicats et de nombreux responsables d’EDF, c’est le projet de trop, celui qui pourrait faire couler EDF. La construction de deux EPR sur le site britannique d’Hinkley Point, même avec l’aide des Chinois, leur paraît dangereuse, tant industriellement que financièrement. Pourtant, le président d’EDF s’entête.
18 février 2016 à 19h21