Plus encore que les précédents scrutins présidentiels, l’élection de 2022 fait médiatiquement l’impasse sur les projets électoraux, dont la valeur a été dévoyée au rythme du délitement de la Ve République. Mediapart a retenu une vingtaine de thèmes pour ausculter les promesses ou les silences des candidat·es. Une série d’analyses pour faire son choix.
Le quinquennat qui s’achève a été happé par les questions de santé, de la crise de l’hôpital à la pandémie. Les déserts médicaux s’étendent, le déficit de la Sécurité sociale est massif, les politiques d’austérité menacent. Or les promesses des candidats d’aujourd’hui ressemblent à celles d’hier, jamais tenues.
Les programmes présentés par les candidats à la présidentielle s’emparent presque tous de l’égalité femmes-hommes, même si l’extrême droite fait quasiment l’impasse. Les violences sont au cœur des promesses et les thématiques liées à la santé des femmes gagnent en importance.
Autrefois décrié, le pantouflage, qui consiste pour les hauts fonctionnaires à faire des allers-retours entre public et privé, est désormais plus que normalisé, valorisé, notamment par le pouvoir en place. Certains candidats de gauche préconisent de l’interdire pour lutter contre les conflits d'intérêts.
Dans les candidatures à la présidentielle, des divergences majeures apparaissent sur la question de l’élevage industriel. Entre désintérêt, préoccupation pour le bien-être animal, ou politique structurante de transformation des modes d’élevage.
Construction de nouvelles places, aménagements de peine, travail en détention, expulsion des condamnés étrangers… Sur les prisons, le clivage droite-gauche existe encore.
Le gouvernement a beaucoup promis et peu fait pour les personnes âgées en perte d’autonomie. La vague démographique du grand âge doit pourtant se déployer jusqu’en 2040. Les candidats et les candidates veulent revaloriser les métiers, embaucher. Mais les idées manquent pour financer cette nouvelle branche de la Sécurité sociale.
Les crises du capitalisme ont conduit au retour de la notion de planification, y compris parmi les candidats les moins critiques de l’ordre économique existant. La version la plus ambitieuse est défendue par Jean-Luc Mélenchon, même s’il reste des ambiguïtés dans son programme.
Après un quinquennat marqué par les « gilets jaunes » et une abstention vertigineuse, la campagne présidentielle aurait pu être l’occasion d’un débat sur la question institutionnelle. À quelques exceptions près, dont Jean-Luc Mélenchon, le sujet est peu présent.
Les thèmes de la probité des élus et de l’indépendance de la justice ne font pas recette auprès des candidats à l’élection présidentielle, sauf un. Revue de détail.
Les candidates et candidats à l’élection présidentielle sont d’accord pour construire davantage et résorber la pénurie. Mais les moyens concrets à mobiliser sont peu explicités. Et la Fondation Abbé Pierre regrette « le flou » de certaines mesures « pourtant intéressantes ».
Tandis que l’extrême droite ressasse la plupart de ses rengaines, Emmanuel Macron met cartes sur table en copiant la droite : après avoir largement réformé le lycée, il souhaite libéraliser l’école primaire. La gauche fait entendre sa musique, pour rassurer des enseignants très ébranlés par le quinquennat écoulé.
L’émergence d’une inflation forte ne peut plus être seulement comprise comme un phénomène transitoire. Face à cette nouvelle donne, la plupart des programmes, surtout à droite, se concentrent sur des mesures ponctuelles, sans proposer de vision globale.
Dans les programmes, le clivage est évident : quand certaines candidatures multiplient les propositions financières pour remettre l’université à flot après plusieurs quinquennats de sous-financement, d’autres poussent pour toujours plus de sélection sociale.
Un départ pas avant 62, 64 ou 65 ans ? Un minimum de pension de 1 000, 1 100 ou 1 200 euros ? Si les programmes présidentiels assènent des éléments chiffrés précis, le dossier des retraites dévoile surtout des visions du monde, basées sur des données fatalement floues.
Pour mieux « contrôler l’immigration », des candidats comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Éric Zemmour promettent de « réformer » le droit d’asile. En réalité, il s’agit de maintenir les exilés toujours plus loin, dans une logique d’externalisation des procédures.
Malgré leurs différences d’approche du numérique, la quasi-totalité des candidates et candidats se retrouve sur la nécessité d’assurer la souveraineté numérique de la France et de limiter l’influence des géants du Net.
Lors d’une visite de campagne, Emmanuel Macron a sous-entendu que l’apprentissage pourrait se faire dès la cinquième, avant de vite revenir sur ses propos. Cet épisode a remis au cœur du débat ce dispositif plébiscité par quasiment tous les candidats, alors même qu’il connaît de nombreuses limites.
Cinq des douze candidats se sont engagés de manière plus ou moins claire pour un musée national sur la traite négrière et la colonisation en métropole. Mais à gauche, les programmes sont très succincts sur les enjeux mémoriels.
La France accuse un grand retard dans le respect des droits des personnes handicapées. Les candidates et candidats à la présidentielle ne dérogent pas beaucoup à l’approche française du handicap, médicale et paternaliste, qui exclut et discrimine.
Dans la foulée de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie, la souveraineté énergétique a été propulsée comme thématique de campagne à part entière. Depuis, cette notion est utilisée pour, pêle-mêle, justifier le déploiement massif des énergies renouvelables ou du nucléaire, parler de pouvoir d’achat, voire remâcher certaines obsessions identitaires.
Si la question des discriminations a surgi avec force lors de ce quinquennat dominé par de nombreuses affaires de racisme au sein des forces de l’ordre, la plupart des candidates et candidats éludent totalement la question. À gauche, les programmes paraissent encore trop flous pour parier sur un véritable changement.
Mediapart a décidé de raconter ce que le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, entretenus par nombre de personnalités politiques et de médias, font à ce pays. Et de donner la parole à celles et ceux qui subissent ces discriminations au quotidien, trop souvent invisibilisé·es.
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements...
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