Grand-Couronne (Seine-Maritime).– Des morceaux de métal noircis, partout. Le long de la zone humide qui borde l’entrepôt Bolloré Logistics 3, sur la prairie qui s’étend cent mètres plus loin, sur les bords du boulevard du Grand-Aulnay. Et jusque dans le jardin de la famille Fromentin, qui habite une enclave résidentielle de la zone industrielle de Grand-Couronne (Seine-Maritime), dans la banlieue de Rouen.
C’est là que 12 250 batteries au lithium et 70 000 pneus ont brûlé dans deux hangars mitoyens à partir du 16 janvier. Quinze jours plus tard, depuis l’extérieur, on voit encore de la fumée s’en dégager. Reste aussi l’odeur de brûlé.
Un débris gris anthracite se détache de l’herbe verte à quelques centimètres du garage familial, un ballon d’enfant pas très loin. Un autre déchet d’incendie, noir charbon, repose sur la table du jardin, déposé à côté d’un autocuiseur en train de refroidir dans l’air frais de ce dimanche de fin janvier.
Des morceaux de batteries carbonisés ? Des restes de toiture ou de bardage ? Impossible de le savoir. Quinze jours après le grave incendie industriel, personne n’est venu les inspecter, ni les analyser, ni les ramasser. « Il y avait des trucs noirs partout dans le jardin, explique Gilles. Vous auriez dû voir la voiture, elle était mouchetée de noir. C’est parti avec la pluie. »
Écosystèmes et pollution Reportage
Après l’incendie d’un entrepôt Bolloré : « Qu’est-ce qui nous tombe dessus encore ? »
Quinze jours après l’incendie de Bolloré Logistics à Grand-Couronne, dans la banlieue de Rouen, des morceaux de métal noircis jonchent les alentours du site dévasté. Une famille en a trouvé plusieurs dans son jardin, et vit sous le choc de l’accident, livrée à elle-même.
1 février 2023 à 20h19