Condor Ferries, la compagnie qui navigue loin du droit français
Les membres d'équipage français qui travaillent sur les ferries reliant Saint-Malo à Jersey et Guernesey n'ont eu droit, pendant des années, à aucune assurance-maladie. Ils ne bénéficient toujours pas d'une couverture chômage et ne cotisent pas pour leur retraite. Appuyés par la CGT et des responsables politiques, deux marins attaquent aux prud'hommes. Des interrogations subsistent sur le poids de la compagnie à Saint-Malo.
LorsquLorsqu’ils travaillent, Erwann F. et Sébastien C. embarquent tous les jours à Saint-Malo, et débarquent dans le même port moins de douze heures plus tard. Ils sont marins et assurent la liaison entre la ville bretonne et les îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey. Français, ils résident dans l’Hexagone, à Saint-Malo et à Rennes, où ils payent leurs impôts. Professionnellement, leur base de départ et d’arrivée est en France. Tous deux assurent avoir signé plusieurs de leurs contrats (en CDD puis en CDI) sur le territoire français. Et pourtant, leur job ne leur permet ni de bénéficier de la sécurité sociale, ni de cotiser pour leur retraite. Et s’ils perdent leur travail, ils ne toucheront pas l’assurance-chômage. « Demain, si on est virés, on n’a rien ! » s’inquiète Erwann F., 44 ans et huit ans d’ancienneté dans la compagnie.