Ancien mécanicien robinetier, Ghislain Lafosse a dû être amputé d’une jambe après un accident survenu en 2018 dans son ancienne entreprise, filiale du groupe Eiffage. Au civil, la faute inexcusable de l’employeur a été reconnue en première instance, mais le procès pénal n’est toujours pas programmé.
À la suite de la mort de Moussa Sylla, 49 ans, des personnels de l’Assemblée nationale, soutenus par des députés de la Nupes, exigent l’ouverture d’une enquête par le CHSCT et dénoncent la politique de sous-traitance de l’institution.
En France chaque semaine, quatorze salariés décèdent à leur poste, rien que dans le privé. La sociologue Véronique Daubas-Letourneux dévoile ce que disent ces événements des inégalités et des rapports d’exploitation dans le monde professionnel.
Arthur Bertelli, 23 ans, et Vincent Dequin, 33 ans, sont morts ensevelis dans un silo à sucre le 13 mars 2012. Le géant du sucre Cristal Union (marques Daddy et Erstein) et un sous-traitant ont été condamnés pour homicide involontaire et blessures involontaires.
Militaire gravement blessé lors d’un accident de service en 2003, Olivier Tardy a vu défiler les ministres lui promettant que la France ne le laisserait pas tomber. Aujourd’hui, il est handicapé à vie et l’État menace de saisir ses biens parce qu’il aurait reçu un dédommagement financier trop important pour son accident.
Arthur Bertelli, 23 ans, et Vincent Dequin, 33 ans, sont morts ensevelis dans un silo à sucre le 13 mars 2012. Condamnés en première instance, le géant du sucre Cristal Union et son sous-traitant Carrard Services étaient jugés en appel le 21 septembre.
Il était terrassier pour l’entreprise Bentin. Il avait 48 ans, était marié, père de deux enfants. Le 12 janvier 2021, Omar Hamzaoui est mort à la suite d’un accident survenu dans un dépôt de Villepinte. Depuis, sa famille et ses collègues se battent pour connaître les causes exactes de sa mort.
Le tribunal de Saint-Brieuc a reconnu la « faute inexcusable » de l’entreprise ETH dans le décès en 2017 de Quentin Zaraoui-Bruat, 21 ans, mort enseveli sous les céréales dans un silo du géant du sucre Cristal Union.
Suspendus dans les airs le long d’une falaise ou près d’un gratte-ciel, les 10 000 cordistes français exercent un métier dangereux : 23 morts depuis 2006. Éric Louis était présent lors d’un accident mortel. Il donne un visage et une voix puissante à ces travailleurs.
Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Reims a lourdement condamné Cristal Union et un sous-traitant pour la mort de deux « cordistes », ensevelis en mars 2012 sous des tonnes de sucre dans un silo de 53 mètres de haut. Un coup de projecteur sur les accidents graves du travail qui risque de rester éphémère. Qui se souvient qu’au moins 1 200 personnes meurent chaque année du travail ?
Le triomphe du macronisme, c’est aussi le triomphe d’une certaine vision du travail, qui permet de se construire, de s’ouvrir, de se réaliser pleinement. Et pourtant si le travail tue moins, il tue toujours, et toujours les mêmes.
Mediapart a recueilli plusieurs témoignages ainsi qu’un enregistrement révélant comment ArcelorMittal incite des salariés victimes d’accident à reprendre le travail au plus vite. L’objectif de la multinationale est de réduire ses cotisations auprès de l’Urssaf, et d’améliorer ses résultats en matière de sécurité.
Le parquet de Dunkerque vient de classer sans suite un accident mortel, survenu en juillet 2015, dans l’usine ArcelorMittal. Pourtant, l’inspection du travail retient la responsabilité de la multinationale, passible de poursuites pour homicide involontaire. Depuis 2012, quatre accidents mortels survenus dans l’usine ont été classés sans suite.
Le projet de loi sur le dialogue social, présenté le 22 avril, maintient le flou sur la capacité qu’auront les élus CHSCT (comité hygiène, sécurité et conditions de travail) de peser véritablement dans les entreprises. C'est déjà ce que vivent les salariés de la sous-traitance, un secteur qui concentre une bonne part des risques, des accidents et des décès.
Pour qu’elle renonce à toute poursuite devant les tribunaux et à toute action pouvant nuire à « la réputation » d’EDF, 220 000 euros ont été versés à la veuve d’un ouvrier décédé sur le chantier du terminal méthanier de Dunkerque. Deux autres ouvriers y sont morts depuis.