Deux ans après la hausse brutale des prix de l’énergie, l’inflation a contaminé des pans entiers de l’économie. Partout dans le monde, la hausse des prix a atteint des niveaux inconnus depuis plus de 30 ans. Bousculant les politiques et leurs croyances, et le porte-monnaie des ménages.
Si prompt à s’attaquer à la hausse des prix dans les supermarchés ou dans les stations-service, le gouvernement n’a, en revanche, rien fait pour juguler l’inflation à l’œuvre depuis quarante ans dans le secteur du logement, première source de dépenses des ménages. Un non-sens économique.
Avec la nouvelle hausse de 10 %, le prix de l’électricité a augmenté de plus de 40 % en deux ans et doublé depuis 2008. Cette augmentation s’inscrit dans les engagements d’austérité pris par le gouvernement auprès de la Commission européenne. Au détriment des plus précaires.
Depuis son installation en 2012, le hard-discounter hollandais a ouvert plus de 800 magasins en France. S’y pressent toutes les couches de la société à la recherche des plus bas prix. Comme un symbole de la paupérisation française.
La baisse de revenus réels et les contraintes qui pèsent sur la consommation ont plongé les salariés-consommateurs dans des difficultés que les chiffres globaux de l’inflation et de la croissance ne peuvent traduire correctement.
C’est une bombe sociale et politique : l’inflation, l’accroissement des inégalités et la disparition des services publics minent la France. Quel état des lieux ? Quelles réponses politiques y apporter ? C’est dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
Pour la dernière émission de l'année 2023, Romaric Godin était l’invité de Tarik Safraoui dans l’émission « Abonnez-vous » sur Twitch pour parler d'économie et notamment de l'inflation.
Voulant coûte que coûte baisser la dépense publique, le gouvernement laisse filer l’inflation et pose de vaines rustines pour limiter les hausses de prix intempestives. Il fait de facto peser les aléas du contexte inflationniste sur les ménages.
L’autorisation de la vente à perte pour les carburants pour une durée de six mois est présentée par le gouvernement comme une mesure de lutte contre l’inflation. C’est, en réalité, le signe d’une panique d’un exécutif sans solution face à la hausse des prix.
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Alors que les prix des produits alimentaires demeurent élevés, nombre d’associations tentent d’aider les personnes à joindre les deux bouts. Reportage dans une épicerie solidaire dans une petite ville de l’Hérault, où faire un plein de courses revient deux à trois fois moins cher.
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La hausse des prix a de nouveau accéléré en août, sous la pression des tarifs de l’énergie. Ce rebond vient encore réduire le niveau de vie des Français alors que les salaires peinent à suivre et que les profits grimpent. Pendant ce temps, le gouvernement s’agite, mais n’agit pas.
Les résultats des groupes du CAC 40 se révèlent à nouveau historiques : au premier semestre, ils ont enregistré près de 80 milliards d’euros de bénéfices. Tous ont opté pour la même stratégie : augmenter les prix et leurs marges au détriment des volumes. Mais cette ligne pourrait ne pas durer car la demande s’effondre.
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