Mais où est donc passé le président du G20? Depuis plusieurs jours, la presse étrangère s'étonne du silence de Nicolas Sarkozy. Mais la stupéfaction est en train de gagner tous les milieux financiers et les capitales étrangères. En pleine crise financière, le mutisme du chef d'Etat français, président en titre du G8 et du G20, ne laisse pas de surprendre. Depuis le sommet européen de 21 juillet, censé avoir sauvé l'Europe, il n'a fait aucune déclaration, ni le moindre geste. Pas l'ombre du début d'une initiative. Nicolas Sarkozy est aux abonnés absents, laissant le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, les inénarrables responsables européens, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy, les premiers ministres espagnol et italien gérer la crise en première ligne.
Une crise? Quelle crise d'abord? Les ministres en permanence n'en ont pas entendu parler. Aux dernières nouvelles, Nathalie Kosciusko-Morizet, chargée d'assurer l'intérim pendant les vacances du gouvernement, est très préoccupée par les algues vertes en Bretagne et les excès de vitesse des jet-skis à Saint-Tropez. François Baroin, le ministre des finances, a assuré, il y a quatre jours, que tout était sous contrôle et que l'important était de lutter contre les déficits. Bercy réfléchit sur une éventuelle taxation des hauts revenus. Valérie Pécresse, ministre du budget, ne parle que pour appeler l'opposition à faire preuve de retenue et à respecter la présomption d'innocence après l'ouverture d'une enquête par la Cour de justice de la République contre Christine Lagarde. Quant à François Fillon, il est en congé de Matignon.
Pourtant, juste avant d'en prendre la responsabilité, Nicolas Sarkzoy avait insisté sur l'importance de cette présidence du G-20. Le moment était historique. Le programme était ambitieux: Deauville, Cannes, on allait voir ce qu'on allait voir. Le monde financier avait intérêt à bien se tenir. Les luttes contre les paradis fiscaux, contre la spéculation sur les matières premières, seraient aux premiers plans. On reparlerait aussi des agences de notation, et d'un nouveau Bretton Woods.
Manifestement, cette présidence si désirée, qui devait renforcer sa stature internationale, lui permettre pour la énième fois de se “représidentialiser”, n'est plus à son agenda. Selon les fuites savamment organisées par son entourage, Nicolas Sarkozy, entre Brégançon et le Cap-Nègre, réfléchit aux angles d'attaque de sa prochaine campagne présidentielle, qu'il entend commencer dès la rentrée. Aux dernières nouvelles, il a prévu de téléphoner dans la journée de vendredi, pour faire un point avec Angela Merkel.
Série Épisode 5 Crises: instantanés d'un jour à haut risque
12h30. Mais où est donc le président du G-20?
Depuis le sommet européen du 21 juillet, Nicolas Sarkozy n'a fait aucune déclaration, pris aucune initiative. Ce silence du président du G-20 commence à indisposer les capitales étrangères.
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