Acier : Montebourg se félicite du (tout petit) plan européen

LeLe casting est suffisamment exotique pour s'y arrêter : Arnaud Montebourg tenait une conférence de presse commune, mercredi à Paris, avec un commissaire européen. Pas franchement une vedette de premier plan à Bruxelles, plutôt un second couteau de l'équipe de José Manuel Barroso, du genre qui peine à se faire entendre au sein du collège des commissaires lors des arbitrages politiques : Antonio Tajani, né en 1953, l'un des fondateurs, dans les années 1990, de Forza Italia, le parti d'alors de Silvio Berlusconi. Ce conservateur s'occupe, depuis 2009, du portefeuille de l'industrie.
Pour Montebourg, qui n'a pas toujours été tendre avec la commission européenne, ce fut l'occasion de saluer « une prise de conscience » : « La politique industrielle existe en Europe », a jugé le ministre du redressement productif. Avec, pour preuve irréfutable, un plan « pour assurer l'avenir de l'acier », présenté mardi à Strasbourg, par Antonio Tajani.
En février dernier, le commissaire italien était sorti de l'anonymat, en tapant du poing sur la table : il avait réclamé à ArcelorMittal un « moratoire » sur les restructurations de ses sites en Europe, jusqu'à ce que ses équipes publient, en juin, un plan d'action. Lakshmi Mittal, à la tête du numéro un mondial de l'acier, n'avait pas été impressionné, mais cette sortie avait eu le mérite d'afficher une ambition : pour la première fois depuis 1977 (et le plan du Belge Étienne Davignon), l'Europe allait réfléchir, collectivement, à une politique de soutien à l'acier. Et tenter de définir une stratégie commune face à ArcelorMittal, qui a supprimé plus de 35 000 emplois sur le continent depuis 2007.