Après plusieurs démentis, Dassault Aviation a reconnu officiellement être candidat au rachat de la participation détenue par Alcatel dans Thales. Ce bloc de contrôle est au cœur de la réorganisation de la défense française depuis un an. Des tractations ont lieu en coulisse et l'Elysée veut un mariage entre Dassault et Thales. La panique boursière fait de cette opération une très bonne affaire pour l'avionneur. Récit de dix mois de manœuvres.
AinsiAinsi donc, Charles Edelstenne, le président de Dassault Aviation, s'est ravisé! Le 28 août, au moment de la présentation des résultats semestriels du groupe, il assurait qu'il n'avait aucune intention de racheter les 20,8% que détenait Alcatel dans Thales. Au contraire, ajoutait-il, «je suis bien déterminé à vendre les 5% que nous avons [dans le groupe d'électronique et de défense]. Actuellement, ce n'est pas le moment idéal de vendre. On optimise notre placement. Mais nous sortirons». Un mois plus tard à peine, le 13 octobre, le groupe Dassault Aviation devient officiellement candidat. Dans un communiqué, il annonce «l'intention d'étudier l'opportunité de l'achat du bloc de titres Thales détenu par Alcatel-Lucent s'il s'avérait disponible à la vente».