L’Autorité des marchés financiers (AMF) n’aime guère que l’on mette en cause son indépendance ou qu’on lui fasse grief de vivre parfois en consanguinité avec le monde de la finance qu’elle est chargée de réguler et, le cas échéant, de sanctionner. Il existe pourtant une affaire, celle de Natixis Asset Management (NAM), qui fonctionne comme un révélateur : alors que la société de gestion est mise en cause pour de graves irrégularités qui ont pénalisé sans doute plusieurs millions d’épargnants, le gendarme des marchés enquête à la vitesse d’une tortue, sans respecter les délais prévus par sa propre charte. Et l’ancien patron de la société, Pascal Voisin, qui a été discrètement évincé par ses maisons mères, Natixis et BPCE, dans le but d’étouffer le scandale, siège toujours dans une commission consultative de l’AMF. Preuve que le régulateur fait montre, à tout le moins, de beaucoup d’inertie.
Une si conciliante Autorité des marchés financiers
Pour mettre au jour les irrégularités commises par Natixis Asset Management, l'Autorité des marchés financiers enquête à la vitesse d'une tortue. L'ex-patron de la société de gestion siège toujours dans une commission consultative du gendarme des marchés.
20 juillet 2016 à 12h36