C’est la plus vieille et la plus puissante institution économique de la République : créée en 1816, la Caisse des dépôts et Consignations (CDC), souvent présentée comme « le bras armé de l’Etat », ou comme un « fonds souverain à la Française », est un véritable empire financier, gérant les fonds d’épargne des Français, les grands organismes de retraite. Mais c’est aussi une institution atypique. Dans un pays très centralisé, où tout procède le plus souvent de l’Elysée, la Caisse, partenaire privilégié de toutes les collectivités locales, est depuis des lustres placée sous le contrôle du Parlement. Si son directeur général est nommé par décret du président de la République (tout comme d’ailleurs le numéro deux de l’institution, le directeur financier), il ne peut être révoqué que par un autre décret du même président de la République, mais après un avis de son conseil de surveillance, au sein duquel siègent des parlementaires.C’est une très vieille maison, qui jouit d’une indépendance inhabituelle dans le jeu démocratique français et qui, pour cette raison, respecte des codes parfois violés ailleurs : toutes les sensibilités politiques y sont habituellement représentées dans ses instances dirigeantes.
Caisse des dépôts : le camp retranché des chiraquiens
Nommé voilà un an par Jacques Chirac, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Augustin de Romanet, a procédé à une cascade d'embauches de hauts fonctionnaires, tous de sensibilité chiraquienne. Alors que l'institution financière a pour tradition de respecter l'équilibre républicain, le directeur général veut aussi évincer son numéro deux, Dominique Marcel, ancien directeur adjoint du cabinet de Lionel Jospin. Cette politique inquiète les syndicats et embarrasse l'Elysée.
23 mars 2008 à 12h36