Les prix de l’énergie montent en flèche, la hausse contamine des pans entiers de l’économie, les niveaux d’inflation sont, partout dans le monde, à un niveau inconnu depuis plus de 30 ans. Et les politiques tardent à modifier leurs politiques et leurs croyances.
Alors que les prix de l’alimentation s’affolent, de plus en plus de Français modestes se résignent à voler dans les magasins pour se nourrir correctement ou de manière plus variée. Témoignages.
Sacrifices, renoncements : comment adapter sa consommation alimentaire à l’inflation qui affecte les prix des denrées ? Touchées par la hausse des prix, les classes moyennes remplacent certains produits par d’autres tandis que les ménages les plus modestes se privent. Celles et ceux croisés dans les allées des rayons et sur les marchés racontent ce qui a changé dans leur consommation.
L’économiste Florence Jany-Catrice rappelle que l’inflation, notamment dans l’alimentation, fragilise en premier lieu les plus pauvres, qui « n’ont pas beaucoup de marges de manœuvre car leurs dépenses contraintes sont très élevées ».
La hausse des prix atteint son plus haut point depuis 1985 et le choc semble être là pour rester. Selon l’Insee, ce sont, sans surprise, les ménages les plus modestes qui sont les plus touchés et ont dû réduire leur consommation, notamment alimentaire.
Les prix de l’alimentaire ont explosé en un an. Cette hausse inédite fragilise les plus précaires en premier lieu. Mais pas seulement. Tout le monde doit élaborer des stratégies pour y faire face. Que ce soit les privations ou même le vol à l’étalage. Témoignages.
La Cour des comptes a, la semaine passée, lancé une « alerte » sur la dette publique qui a permis au gouvernement d’annoncer de nouvelles coupes budgétaires. Comme si l’inflation ne jouait aucun rôle dans la dynamique de la dette, alors que c’est un élément majeur.
Même la banque centrale européenne est obligée de le reconnaître : l’inflation s’accompagne d’une hausse des profits. Un phénomène qui explique la persistance de la hausse des prix et qui s’annonce de mauvais augure pour les salariés.
Étouffés par la hausse des prix de l’énergie, les petits industriels français du verre sont en grande souffrance. Ils sont contraints de mettre en veille, voire de fermer leurs fours cet hiver. Et même parfois à la cessation de paiement.
Pour le cinquième trimestre consécutif, les salaires réels baissent dans le secteur privé au troisième trimestre 2022, selon la Dares. Preuve que les mesures de « protection » du pouvoir d’achat mises en place par le gouvernement n’atteignent pas leur but.
Alors que le mouvement social commence à s’intensifier sur la question de la défense des salaires, le gouvernement continue à regarder ailleurs et à développer un récit qui se fracasse sur la réalité vécue. Sa priorité est claire : préserver la politique de modération salariale.
À Halluin, dans les Hauts-de-France, salariés, chômeurs et retraités traversent la frontière belge pour trouver de l’essence. Avec une inflation à 5,6 %, ils mettent quelques litres et repartent. Comme la viande ou le poisson, le plein est devenu un luxe inaccessible pour beaucoup.
Le régulateur de l’énergie du Royaume-Uni annonce vendredi le nouveau plafond des factures de gaz et d’électricité des foyers. Le mouvement « Don’t Pay UK » demande à un million de Britanniques de s’engager à cesser les paiements à sa mise en place effective, le premier octobre.
L’OCDE a confirmé la baisse de 1,9 % des revenus réels en France au premier trimestre 2022, une baisse plus forte qu’en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis. Et les choix politiques ne sont pas pour rien dans ce désastre.
Le Parlement a achevé l’examen marathon des deux projets de loi du gouvernement censés lutter contre l’inflation et offrir plus de pouvoir d’achat aux Français. Pour la majorité présidentielle et les élus LR, ce fut l’entente parfaite.
La Grèce est redevenue une destination de choix pour les vacanciers du monde entier, après deux ans de restrictions sanitaires. Mais la saturation des îles prisées, associée à une inflation galopante, a engendré une flambée des prix inédite. De nombreux Grecs devront changer leurs plans habituels, voire annuler leurs vacances dans leur pays.
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une hausse de 0,5 % de ses taux directeurs. Une décision inédite depuis 2011. Au nom de la lutte contre l’inflation, l’institution prend le risque de porter un coup supplémentaire à la croissance européenne.