Les prix de l’énergie montent en flèche, la hausse contamine des pans entiers de l’économie, les niveaux d’inflation sont, partout dans le monde, à un niveau inconnu depuis plus de 30 ans. Et les politiques tardent à modifier leurs politiques et leurs croyances.
Étouffés par la hausse des prix de l’énergie, les petits industriels français du verre sont en grande souffrance. Ils sont contraints de mettre en veille, voire de fermer leurs fours cet hiver. Et même parfois à la cessation de paiement.
Pour le cinquième trimestre consécutif, les salaires réels baissent dans le secteur privé au troisième trimestre 2022, selon la Dares. Preuve que les mesures de « protection » du pouvoir d’achat mises en place par le gouvernement n’atteignent pas leur but.
Alors que le mouvement social commence à s’intensifier sur la question de la défense des salaires, le gouvernement continue à regarder ailleurs et à développer un récit qui se fracasse sur la réalité vécue. Sa priorité est claire : préserver la politique de modération salariale.
À Halluin, dans les Hauts-de-France, salariés, chômeurs et retraités traversent la frontière belge pour trouver de l’essence. Avec une inflation à 5,6 %, ils mettent quelques litres et repartent. Comme la viande ou le poisson, le plein est devenu un luxe inaccessible pour beaucoup.
Le régulateur de l’énergie du Royaume-Uni annonce vendredi le nouveau plafond des factures de gaz et d’électricité des foyers. Le mouvement « Don’t Pay UK » demande à un million de Britanniques de s’engager à cesser les paiements à sa mise en place effective, le premier octobre.
L’OCDE a confirmé la baisse de 1,9 % des revenus réels en France au premier trimestre 2022, une baisse plus forte qu’en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis. Et les choix politiques ne sont pas pour rien dans ce désastre.
Le Parlement a achevé l’examen marathon des deux projets de loi du gouvernement censés lutter contre l’inflation et offrir plus de pouvoir d’achat aux Français. Pour la majorité présidentielle et les élus LR, ce fut l’entente parfaite.
La Grèce est redevenue une destination de choix pour les vacanciers du monde entier, après deux ans de restrictions sanitaires. Mais la saturation des îles prisées, associée à une inflation galopante, a engendré une flambée des prix inédite. De nombreux Grecs devront changer leurs plans habituels, voire annuler leurs vacances dans leur pays.
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une hausse de 0,5 % de ses taux directeurs. Une décision inédite depuis 2011. Au nom de la lutte contre l’inflation, l’institution prend le risque de porter un coup supplémentaire à la croissance européenne.
Le gouvernement a confirmé une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires, des retraités et des bénéficiaires de prestations sociales. Mais ces décisions ne permettent pas de couvrir la hausse des prix et cachent une volonté de faire payer aux plus fragiles le coût de l’inflation.
Depuis plusieurs mois, des mouvements sociaux agitent le monde des assurances où les négociations salariales sont tendues, au niveau des entreprises comme de la branche professionnelle. Les salariés réclament un juste partage des bénéfices, dans un secteur en bonne santé.
Depuis des semaines, des arrêts de travail éclatent dans toute la France, et dans tous les secteurs. Le mot d’ordre est toujours le même : « Tout augmente sauf nos salaires. » Après des négociations décevantes, les travailleurs se mobilisent pour obtenir des augmentations à la hauteur de l’inflation.
Avec l’irruption de l’inflation s’engage une nouvelle phase de la crise du capitalisme. Désormais, celle-ci semble totale et multidimensionnelle. En trouver l’issue sera de plus en plus complexe.
Le principal syndicat se lance dans une grève de trois jours, mardi, pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire en ligne avec l’inflation. Plus de 40 000 membres du syndicat RMT ont cessé le travail.
L’inflation est la première préoccupation des Français. Mais aux législatives, le déni du gouvernement et son attitude face à la gauche sur ce dossier ont conduit l’électorat à se réfugier dans l’abstention ou le vote RN. D’où la nécessité de retrouver un débat économique réel.
Les trois grands syndicats du royaume ont défilé lundi dans les rues de Bruxelles, réclamant des mesures d’ampleur face à la flambée des prix. Dans leur viseur, une loi de 1996 qui freine l’évolution des salaires.
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