Plusieurs entreprises utilisent les ordonnances de 2017 pour instituer un chantage à l’emploi : baisser les salaires ou accepter les licenciements. Le gouvernement s’en défend, mais c’est là la pierre angulaire de sa politique économique. Et c’est une logique dangereuse.
Les chiffres d’avril sont cataclysmiques : 209 000 personnes de plus se sont inscrites à Pôle emploi en un mois, et le chômage n'a jamais été aussi haut en France. Désormais, le risque est que les destructions d’emplois conduisent à une crise durable.
Le groupe automobile s’apprête à supprimer 15 000 emplois dont 4 600 en France afin d’économiser 2 milliards sur trois ans. Ce programme s’inscrit dans un vaste plan d’ensemble de réduction des coûts, de diminution des capacités, étudié avec Nissan en vue de faire repartir l’Alliance. Mais le partage des rôles entre les deux constructeurs risque d’affaiblir encore Renault, au profit de ses partenaires japonais.
Des primes à l’achat, des subventions et des aides, des fonds publics pour toute la filière… le grand plan d’avenir pour l’automobile du futur, censé incarner le monde d’après, ressemble furieusement au monde d’avant. La grande mutation proclamée risque de se résumer à une nouvelle prime à la casse.
Après la sidération initiale, provoquée par l’annonce de l’éventuelle fermeture de l’usine de la Fonderie de Bretagne, la colère monte parmi les salariés de la filiale du groupe Renault, à Caudan, près de Lorient. Depuis lundi, ils refusent de reprendre le travail et tiennent piquet de grève.
Le scandale General Electric semble sans fin. Deux jours après le déconfinement, la direction du groupe américain a annoncé le déménagement de toutes les activités de maintenance du site de Belfort vers l’Arabie saoudite et les États-Unis.
Les agences Pôle emploi reprennent progressivement leurs activités le lundi 18 mai. Si la direction générale a planché sur les conditions sanitaires, elle n’a pour le moment rien communiqué sur le probable déferlement de nouveaux chômeurs. Au grand dam de conseillers qui craignent d’être débordés.
Le 15 mai, sous prétexte d’urgence sanitaire, le gouvernement a fait voter la possibilité pour les employeurs de déroger aux règles de reconduction des CDD jusqu'à la fin 2020. Un coup supplémentaire contre le code du travail déjà largement affaibli par l'exécutif.
Des centaines de milliers d’intérimaires et de saisonniers ont vu leurs missions interrompues. Si une partie a droit au chômage partiel, les précaires ne sont pas protégés des abus de leurs employeurs. Et encore moins de la réforme de l’assurance-chômage.
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