Mediapart a rencontré ces élus qui bataillent pour la survie d'une librairie ou d'une épicerie. Et qui encaissent un confinement moins compris que le premier. Les chiffres de contamination, eux, s’envolent.
Après trois mois de fermeture au printemps, puis une reprise mitigée, les restaurants prennent le reconfinement de plein fouet. À Paris, Lyon, Dijon ou Amiens, le pessimisme est grand.
Malgré les contraintes sanitaires, ils s’efforcent de ne pas lâcher « leurs » jeunes, scolarisés ou en insertion. « On fait l’alphabétisation par Snapchat, les groupes de paroles connectés... », raconte une directrice de centre social à Lille. Une gageure.
Les librairies indépendantes pensaient que le gouvernement avait compris que leur commerce était essentiel. Le deuxième confinement prouve le contraire et les menace, au pire moment. Alors la résistance commerciale et spirituelle continue.
Malgré un rebond au troisième trimestre, les effets de la deuxième vague sur l’économie vont renforcer le caractère durable de la crise. Cela exige un changement déterminé de stratégie, qui ne se profile pourtant pas.
Les associations d’aide aux plus précaires estiment qu’un million de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté. Elles réclament une hausse du RSA. Refus du gouvernement. Les mesures qui seront bientôt annoncées ne seront pas à la hauteur.
La crise liée au Covid-19 a provoqué un bond de 15 % des bénéficiaires du RSA dans le Loir-et-Cher. Parmi eux : des auto-entrepreneurs surpris d’avoir glissé si vite et de devoir approcher des structures d’insertion.
Dans son interview du 14 octobre dernier, Emmanuel Macron estimait que c’est « dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Dans le Nord, de Tourcoing à Roubaix, en passant par Lille, le constat est partagé par les premiers intéressés et les travailleurs sociaux.
Touché par la crise sanitaire, Airbus s’apprête à finaliser ses plans de réduction des effectifs. Ils fragiliseront toute la filière aéronautique. À Toulouse, l’effet de souffle, considérable, est double : l’urgence de sauver l’emploi et la nécessité de penser l’après.
La direction prévoit la suppression de 186 postes dans l’usine de Cargill à Haubourdin, près de Lille. « Humainement, c’est horrible », dit un salarié. La CGT et les représentants du personnel ont saisi la juge des référés. La décision sera rendue le 3 novembre 2020.
Il y a ceux qui ont perdu leur travail brutalement en raison du Covid, et ceux qui craignent de ne pas en retrouver un de sitôt. La crise économique qui suit la crise sanitaire s’appuie en France sur un chômage structurel et une précarité profondément enracinée.
Chez Valeo, ADP ou Derichebourg, ces accords de performance créés par les ordonnances de 2017 permettent de baisser les salaires ou d’augmenter le temps de travail, sans contrepartie. Au nom de la sauvegarde des emplois, les dérives sont possibles.
L’économiste spécialiste des politiques de l’emploi rappelle que les crises creusent les inégalités : les plus diplômés n’ont pas été handicapés par celle de 2008-2009. Cette fois encore, les destructions d’emplois toucheront en priorité les moins qualifiés.
Le fabricant de pneus a annoncé la fermeture de son usine de Béthune avec 863 licenciements à la clé. Des politiques de tous bords s’émeuvent de cette « trahison ». Mais en contrepartie des aides publiques déversées depuis des années, rien n’était exigé de l’entreprise.
Le premier ministre a promis au Medef de pérenniser, voire d’amplifier les assouplissements concédés lors du confinement sur les contrats courts. Dans une note, l’institut Montaigne, très proche d'Emmanuel Macron, fait des propositions qui vont plus loin.
Affectées par la chute du trafic aérien, les navettes entre Roissy et Orly sont à l’arrêt. La direction de cette filiale de Keolis a décidé brutalement de fermer l’entreprise tout en bénéficiant de l’activité partielle. Et après avoir transféré ses bus en secret.
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