Présidentielle 2012 : Eva Joly, Europe Ecologie-Les Verts Reportage

En Bretagne, Eva Joly en «apprentissage» écolo

Comment se départir d'une image d'ancienne magistrate qui ne s'intéresserait qu'à la lutte anti-corruption, quand on se veut candidate écolo à la présidentielle? En s'essayant à la visite de terrain, à la rencontre des vaches et du photovoltaïque, loin des spéculations sur Nicolas Hulot.

Stéphane Alliès

A Guingamp, Eva Joly met son écologie en avant. La candidate à la candidature d'Europe-Ecologie/Les Verts a choisi de réagir aux critiques sur son discours exclusivement éthique et anti-corruption par le terrain. En visite de soutien à la filière photovoltaïque, dans les Côtes-d'Armor, l'ancienne magistrate veut convaincre que «l'écologie est le cœur de notre combat et du mien». Et qu'il «n'y a rien de plus important que de lutter contre le changement climatique».
Alors, épaulée par son directeur de campagne, l'eurodéputé et ex-dirigeant de Greenpeace Yannick Jadot, Eva Joly se prête au jeu de la campagne de terrain, avec table ronde et visite de ferme à vaches laitières. «Je préfère ces sorties aux réunions de conseil fédéral d'EELV», lâche dans le TGV quittant la gare Montparnasse celle qui commence à «en avoir marre des questions sur Nicolas Hulot».
La confrontation possible avec l'animateur ne l'effraie pourtant pas: «Quand on m'a quasiment investie par acclamation en août dernier, c'est moi qui ai demandé à ce qu'il y ait des primaires. L'arrivée de Nicolas est formidable, car il ouvre Europe-Ecologie à un autre public, et je suis sûre que le débat entre nous sera de très grande qualité.» Façon de relever le gant et d'affirmer sa détermination à ne pas s'effacer autrement que par le choix des urnes internes.
«Même pas peur», rigole à ses côtés Jadot, qui lui aussi s'interroge sur les tergiversations de Hulot, et envisage de ne plus répondre aux interrogations récurrentes sur le sujet. Selon lui, «les primaires ne seront pas dans l'affrontement frontal, mais dans la mise en situation de deux citoyennetés écolos, qui ne prétendent pas tout connaître depuis trente ans. Pourquoi ne pas envisager un débat serein?»

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