Série Épisode 2 Les lobbyistes du médicament à l'assaut de l'Assemblée

Clubbing et colloquing: chics, conviviaux et efficaces

Si les lobbyistes des labos ne dédaignent pas recourir aux vieilles méthodes et aux pressions directes sur les députés, ils diversifient leurs approches. Aujourd'hui, ils ne jurent plus que par le clubbing et le colloquing. Objectif: mélanger élus, experts et industriels autour d'une bonne table ou sur la tribune d'un colloque scientifique qu'ils sponsorisent. Avec l'espoir de convaincre, sur le long terme. Deuxième volet de la série de Mediapart sur les pratiques de ces "VRP" très spéciaux.

Mathilde Mathieu

À l'Assemblée, les lobbyistes "à l'ancienne" usent d'une méthode aussi vieille que le suffrage universel. Quand leurs labos risquent de pâtir d'un projet de loi, ils alertent les députés des circonscriptions où leurs usines sont implantées et les incitent à déposer des amendements. «Sanofi, c'est 28 milliards de chiffres d'affaires, donc beaucoup de salariés, aime à rappeler Georges Ayache, vice-président pour les relations institutionnelles de Sanofi-Aventis France. Alors, on dit aux élus qu'en sciant cette branche, ils mettent des gens sur le carreau!» Ce "chantage" à l'emploi peut s'avérer efficace: dans le budget de la Sécurité sociale 2006, les VRP du médicament avaient ainsi mobilisé à tous les étages et fait corriger la taxe pesant sur le chiffre d'affaires des entreprises pharmaceutiques, initialement fixée à 1,96% par le gouvernement, ramenée à 1,76% par le Parlement. Un fait d'arme dont résonne encore le Palais-Bourbon.

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