Un jardin de roses sous la menace d’une résidence de luxe
La plus ancienne roseraie au monde, conservatoire d’espèces rares et anciennes, est menacée par un projet immobilier du promoteur Emerige, à L’Haÿ-les-Roses, en région parisienne. Le volet économique de l’opération est contesté.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
C’estC’est un jardin de roses unique au monde, un havre de fleurs dont certaines n’éclosent nulle part ailleurs. Dans ses allées et sous ses arceaux de jardin à la française, la roseraie de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) rassemble l’une des plus riches collections de roses anciennes répertoriées dans le monde. Créée à la fin du XIXe siècle par Jules Gravereaux, un bourgeois de la Belle Époque qui avait fait fortune grâce au grand magasin Le Bon Marché, elle réunit aujourd’hui plus de 11 000 rosiers et près de 2 900 espèces. « C’est un sanctuaire, un conservatoire de nature et d’art. Comme une cathédrale à ciel ouvert, avec sa nef, son dôme, ses chapelles. C’est ici que Soleil d’or, une espèce rarissime aux pétales jaune-orangé, a disparu l’hiver dernier », décrit Colette Burnod, une habitante et habituée des lieux. Elle explique que le jardin fut planté en hommage à la fille décédée du couple de commerçants. C’est aussi une réserve de biodiversité où les jardinier·e·s viennent hybrider pistils et étamines pour tenter de créer de nouvelles espèces.