Stock-options, parachutes: enquête sur l'Etat complice
L'Elysée ne cesse d'exhorter les patrons à devenir exemplaires en matière de rémunérations. Mais quand l'Etat est actionnaire, incite-t-il vraiment à la modération qu'il prône aujourd'hui? Pas vraiment. Et même tout au contraire. De GDF Suez à Safran en passant par Renault, ses administrateurs apparaissent bien compréhensifs à l'égard des pratiques de rémunérations directement inspirées du privé. Revue de détail des largesses sur lesquelles l'Etat a accepté de fermer les yeux. Ici, il pleut des stock-options par millions d'euros, là, en pleine crise sociale, un colossal parachute doré est discrètement voté: Mediapart a mené l'enquête sur l'Etat-hypocrite. Ou si l'on préfère sur l'Etat-complice.
AssurémentAssurément, les dirigeants de GDF Suez ont vite réagi. A peine a-t-on appris, la semaine passée, que le conseil d'administration du groupe avait octroyé le 12 novembre dernier 830.000 stock-options à son président, Gérard Mestrallet, pour une valeur d'environ 7,7 millions d'euros, et 300.000 autres stock-options à son vice-président, Jean-François Cirelli, pour une valeur d'environ 2,8 millions d'euros, que ces décisions ont, dès le surlendemain, été annulées. Sans barguigner, face à l'émotion de l'opinion et surtout au risque d'embrasement social dans l'entreprise, les deux bénéficiaires ont renoncé aux faveurs qui leur avaient été octroyées.