« J’ai viré tout ce qui se rapportait à l’Asie pour avoir l’air la plus blanche possible »
Artiste parisienne de 25 ans, née d’un père français et d’une mère mongole, Céline se confie sur les dégâts causés, pendant son enfance en Bretagne, par le racisme en général et les préjugés visant les femmes d’origine asiatique en particulier, liés à l’hypersexualisation et à la fétichisation des corps.
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« J’avais« J’avais honte de l’accent de ma mère. » Lorsque Céline, née en France d’une mère mongole et d’un père français, revient sur ces premiers temps à l’école, elle se souvient qu’elle demandait plutôt à son père de venir la chercher. « Dès que j’ai commencé à aller en classe, je ne voulais plus parler mongol, confie cette artiste de 24 ans qui a grandi à Redon, une petite ville de Bretagne, et vit désormais à Paris. J’ai viré tout ce qui se rapportait à l’Asie pour avoir l’air la plus blanche possible. Je me suis beaucoup intéressée à la culture anglo-saxonne, par exemple, et je me suis rapprochée de mon père. » Cet effacement d’une part d’elle-même durera des années.