Mediapart a décidé de raconter ce que le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, entretenus par nombre de personnalités politiques et de médias, font à ce pays. Et de donner la parole à celles et ceux qui subissent ces discriminations au quotidien, trop souvent invisibilisé·es.
Le village de Saint-Jeures, réputé pour avoir sauvé des juifs pendant la guerre, n’est pas épargné par l’islamophobie. Quand Yassine, un jeune chef d’entreprise à son aise, décide d’y faire construire une maison et d’installer sa famille, les pires bruits se mettent à courir. Jusqu’à l’incendie.
Le 28 janvier, Aurélien Chapeau, antisémite de 38 ans, a été condamné à 9 ans de prison pour entreprise terroriste individuelle. À Limoges, où cet ex-militaire a grandi ses projets mortifères, la petite communauté juive sur le déclin avait découvert, sidérée, que sa synagogue était visée.
À deux reprises lors de ce quinquennat, des députés, des ministres et des militants du Printemps républicain ont violemment pris à partie la vice-présidente de l’Unef. La cause ? Son voile qu’elle portait pourtant en toute légalité. L’étudiante revient sur ces épisodes « difficiles à vivre ».
Deux ans après l'attaque contre la mosquée de Bayonne, qui a fait deux blessés, le sentiment d’injustice est fort pour les familles des victimes. Si la thèse terroriste a rapidement été écartée, le dossier consulté par Mediapart montre un tireur à l’idéologie raciste bien ancrée.
Un individu de 26 ans qui avait tenu de violents propos racistes contre l’actrice Annabelle Lengronne a été condamné lundi à une amende avec sursis. Le parquet a préféré y voir un « dérapage » plutôt que l’expression d’un « racisme ordinaire ».
À Nice, une jeune apprentie a subi le racisme de son employeur au point de tomber en dépression et de devoir stopper sa scolarité. Sa plainte déposée fin 2020 a été classée en raison de la prescription. Dans sa famille, certains regrettent que l'État et des médias contribuent à la « stigmatisation » de la communauté tchétchène.
D’après nos informations, une quinzaine d’étrangers, enfermés début janvier au centre de rétention de Nice, ont déposé plainte après qu’une bande-son pornographique a été diffusée dans les haut-parleurs du bâtiment. À l’heure pile de la prière pour les musulmans.
Stef, le leader européen du transport frigorifique, a lancé des procédures de licenciement contre trois de ses militants syndicaux. Ils se voient reprocher divers manquements, parfois graves, mais tous trois assurent avoir surtout dénoncé des actes racistes en interne.
Des footballeurs de l’UST, en cinquième division, rapportent avoir été visés par des insultes racistes venues des tribunes adverses. Mais la commission de discipline du district a choisi de sanctionner… leur propre équipe. Pour avoir quitté le terrain. Son président se retrouve même sous le coup d’une plainte en diffamation.
Après avoir subi des brimades racistes pendant quatre ans, six gendarmes du même escadron ont alerté leur hiérarchie et le Défenseur des droits. Deux d’entre eux portent aujourd’hui l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme. Ils estiment que la justice française a minimisé leur préjudice, évalué à seulement 5 000 euros.
Face à une campagne marquée par la haine de l’autre, sous toutes ses formes, Mediapart a décidé de raconter les effets du racisme, de l’antisémitisme et de l’islamophobie entretenus par certains candidats, amplifiés par certains médias. Retour sur nos « Chroniques de la haine ordinaire ».
Un professeur d’économie, par ailleurs maire LR d’une petite ville, sera jugé le 4 mai pour harcèlement et provocation à la discrimination en raison de la religion. D’après deux plaintes et des témoignages, il a stigmatisé de façon répétée des élèves perçus comme Noirs, Arabes ou musulmans.
Dans des vidéos diffusées sur Telegram, Jonathan D. avait menacé de commettre « une dinguerie » à la mosquée de Lille-Sud et de « tuer » des fidèles. Mardi 25 octobre, il a été condamné pour apologie du terrorisme et menaces de mort.
Étudiant en 2008 dans une grande école d’ingénieurs, Jonas Pardo s’est investi dans une fanfare étudiante, où il était surnommé « le Juif ». Transgressions, humiliations, « blagues » répétées… Après une amnésie de dix ans, il témoigne d’un « harcèlement à caractère antisémite ». Mediapart a tenté de ranimer la mémoire des fanfarons de l’époque.
En 2002, une ado venue du Congo s’est choisi comme prénom Caroline, parce qu’elle voulait être française et que l’extrême droite frappait aux portes du pouvoir. Elle s’est en réalité perdue en chemin. N’en déplaise à Éric Zemmour, jugé vendredi pour sa sortie contre les prénoms africains qui seraient « une insulte à la France ».
Les récents propos racistes lancés par un député RN à l’Assemblée nationale ont fait remonter des souvenirs poisseux chez bon nombre de responsables politiques qui ont eu à subir des insultes, des menaces et des préjugés en raison de leur couleur de peau. Ministres, députés, élus locaux ou cadres de parti, Mediapart les a interrogés pour tenter de tracer les contours de leur expérience.
Après un penalty raté au dernier Euro de foot, la star a reçu des tombereaux de tweets haineux. Neuf personnes ont été entendues par la police, l’une a déjà été condamnée pour « provocation à la haine raciale ». Mediapart a rencontré des jeunes gens inconscients du danger des clichés qu’ils véhiculent. Voyage de l’autre côté de l’écran.
À Callac, des élus favorables à un projet d’installation de réfugiés, initié par un fonds privé, sont menacés de mort ou de viol. « Ils ne peuvent pas nous comprendre s’ils ne nous connaissent pas... », s’étonne Mariam, originaire du Darfour. « Quand on perdra une classe d’école, ce seront les premiers à râler », s’agace un adjoint au maire.
Début 2022, la photo de N’deye Bodian, vendeuse chez H&M, portant un long voile et un masque, circule sur les réseaux sociaux à la faveur d’une campagne présidentielle marquée par l’islamophobie et les idées d’extrême droite. Ces publications ont changé sa vie.
À Roquebrun, Nadine Amagne s’est battue pour faire tourner son commerce malgré la jalousie et le racisme. Elle a subi des coupures d’eau inexpliquées, trouvé des poissons pourris devant sa vitrine… Sept ans plus tard, elle tourne la page. Mais entend bien « partir la tête haute ».
Le 17 décembre, près de Montpellier, cette femme enceinte de 27 ans a été agressée par un inconnu alors qu’elle marchait dans la rue. Elle attribue ce geste gratuit à son voile, qui, depuis son adolescence, lui avait déjà valu de nombreuses remarques agressives ou paternalistes.
En juillet dernier, lors d’une fête de village dans l’Aude, deux jeunes Noirs, accusés à tort d’avoir piqué des personnes avec une seringue, ont été pourchassés puis violemment frappés par des habitants. Des témoins et une victime dénoncent une agression raciste. Le village, lui, dément et se protège.
Artiste parisienne de 25 ans, née d’un père français et d’une mère mongole, Céline se confie sur les dégâts causés, pendant son enfance en Bretagne, par le racisme en général et les préjugés visant les femmes d’origine asiatique en particulier, liés à l’hypersexualisation et à la fétichisation des corps.
Poursuivie en justice pour maltraitance, Adriana, 34 ans, s’est vu retirer son enfant d’un an et a reçu une OQTF lui ordonnant de quitter le pays sans lui. Tout reposait pourtant sur un seul élément : le témoignage raciste d’un passant.
À l’automne 2022, la mosquée franco-turque de cette ville du bocage normand a été couverte d’inscriptions néonazies. Depuis, un étonnant syndrome semble s’être emparé des habitants : l’apathie. En ce mois de mai, le parquet s’apprête, sans bruit, à classer l’affaire.
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements,…
À partir de documents inédits recueillis par la police et la justice, Mediapart publie une nouvelle série de révélations sur l’affaire de la sextape de Saint-Étienne, qui vaut au maire de la ville, Gaël Perdriau, une mise en examen pour « chantage ». Plusieurs de ses proches, dont son ancien directeur…
Au cours d’une enquête de plusieurs mois, Mediapart a recueilli le témoignages de treize femmes accusant le célèbre acteur de violences sexuelles, notamment sur le tournage de onze films sortis entre 2004 et 2022. Celui-ci dément tout comportement pénalement répréhensible. Un dossier qui révèle aussi…