« Islam hors d’Europe » : depuis les tags sur la mosquée de Flers, six mois d’indifférence
À l’automne 2022, la mosquée franco-turque de cette ville du bocage normand a été couverte d’inscriptions néonazies. Depuis, un étonnant syndrome semble s’être emparé des habitants : l’apathie. En ce mois de mai, le parquet s’apprête, sans bruit, à classer l’affaire.
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FlersFlers (Orne).– Le soir de « l’expédition », Selçuk Bilici avait éteint son téléphone. C’est rare, son répertoire d’appels en est témoin : Selçuk Bilici est pressé, n’a « pas le temps » et le répète à tout-va. Au-delà des affaires courantes de sa petite mosquée de la rue du Pont-Féron à Flers, ville industrielle du bocage normand, il doit gérer de nombreuses missions invisibles aux yeux du profane et sonder les cieux géopolitiques depuis qu’il a pris la vice-présidence de l’association Ditib France, l’organisme franco-turc chargé d’administrer quelque 270 mosquées. Ce n’est pas choses aisée, en effet, que de naviguer sur les eaux des orageuses relations franco-turques, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdoğan échangeant à couteaux tirés.