En apparence, la routine. Comme chaque semaine depuis son installation par Nicolas Sarkozy – le 26 août dernier –, la commission du grand emprunt se réunit ce mercredi pour sa deuxième séance plénière de travail. Discrètement, presque tranquillement. Elle a jusqu'à novembre pour définir les secteurs stratégiques sur lesquels le pays pourra compter pour créer de la richesse et fixer le montant des sommes nécessaires à leur financement. Alain Juppé et Michel Rocard sont en cuisine. Au menu, la future compétitivité des PME et l'étude des premières notes que les quatre rapporteurs devraient en principe recevoir (les économistes Daniel Cohen et Jean Tirole ont planché la semaine dernière, notamment sur le problème du financement de la recherche et de l'innovation). Et comme souvent, l'apparence est trompeuse. Il ne se passe pas un jour en effet sans que les enjeux de cette commission fassent l'objet de commentaires les plus variés. Même si elle n'est pas censée se pencher sur la taxe carbone, le projet du grand Paris, le projet de loi de finances 2010..., tout y revient, et la vie politique française semble tourner autour des travaux de cette commission. On l'a encore constaté ce matin au conseil des ministres où la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantale Jouanno, a présenté une communication sur la création de 600 000 emplois "verts" pour 2020. Le plan sera rendu public en novembre et cette croissance "verte" est devenue l'alpha et l'oméga du gouvernement français comme de tous les gouvernements. Mais ce plan sera-t-il éligible au titre du Grand Emprunt? En principe oui. Mais rien est clair. Au point qu'il est permis d'affirmer que les débats dont elle est l'objet en disent plus long sur l'état du pays que ce qu'en laissent paraître ceux qui sont à la tête de l'exécutif. A la marge, ils illustrent l'indescriptible bataille de chiffonniers qui agite la droite, et en coulisse le gouvernement.
France
Bataille de chiffonniers autour du grand emprunt
La commission présidée par Alain Juppé et Michel Rocard se réunit aujourd'hui tandis qu'une bataille fait rage sur les modalités et l'usage de cet emprunt national. En creux, les débats qui divisent jusqu'au gouvernement interrogent sur l'état des finances publiques et la capacité de l'Etat à relancer l'économie au-delà des 28 milliards prévus dans le plan de relance.
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