Justice

En prison, un détenu se suicide au moins tous les trois jours

La France se distingue par un taux de suicide en milieu carcéral particulièrement élevé. Quand la mort survient, des familles endeuillées décident parfois de se lancer dans un long combat judiciaire pour déterminer les responsabilités de l’administration pénitentiaire, alors que les conditions de détention ne cessent de se dégrader. 

Feriel Alouti

« Même vivant, il était déjà mort. » Quand Soraya* se remémore la matinée du 8 septembre 2024, son regard plonge dans le vide. Il est 7 h 30, ce dimanche matin, lorsqu’un détenu de la maison d’arrêt d’Aix-Luynes l’appelle. « Il y a du monde devant la cellule de Karim*, je vois un corps couvert d’un drap blanc. » Soraya ne veut pas le croire. Elle raccroche, prend sa voiture et fonce vers la prison. Arrivée devant la maison d’arrêt, elle croise le Samu, elle montre la photo de son conjoint. On lui répond que « ce n’est pas lui ». À moitié soulagée, la jeune femme sonne à l’interphone. La voix lui demande de patienter. Au bout de deux heures, la directrice consent à la recevoir.

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