Le candidat socialiste en dit le moins possible, impose son agenda présidentialiste, énerve sur sa droite comme sur sa gauche, mais reste convaincu que sa stratégie, assise sur le vote utile anti-Sarkozy, est la bonne.
FrançoisFrançois Hollande en campagne présidentielle, ou l’amorce tranquille. A 100 jours du premier tour de la présidentielle, le candidat socialiste n’en finit plus de dérouter observateurs comme concurrents. En lice depuis plus d’un an, le député et président de Corrèze réussit le tour de force d’imposer son faux rythme au débat politique, maniant en virtuose l’artistique du flou. Dans une posture très présidentialiste, il enchaîne les déplacements sans la moindre esquisse de proposition, à la rencontre des Français et entouré de journalistes. Son programme, qu’il a rebaptisé « plateforme présidentielle » lors de l’inauguration de son QG de campagne dans la très chic avenue Ségur du VIIe arrondissement parisien, il ne le fera connaître que « fin janvier ». Et, comme il le dit ce vendredi 13 à 20 Minutes, « il faut toujours attendre que j’aie arbitré. A la fin du mois, l’ensemble du projet sera connu. D’ici là : seule ma parole compte ». Dans le même entretien, il confie aussi : « La crédibilité est de mon côté. Je remarque avec attention que, même si les Français doutent des politiques, ils me font davantage confiance qu’au Président pour diminuer le chômage. Et le report des voix semble encore en ma faveur. L’impopularité de Sarkozy est profonde. »