L’«indépendance de la justice» disparaît du projet Fillon
Dans le volet justice de son « projet pour la France », François Fillon a fait disparaître l’un des « trois axes » principaux qu’il prônait pendant la primaire, en retirant toutes les propositions liées à l’indépendance des juges et du parquet. Empêtré dans les affaires, le candidat LR revoit sa copie.
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Avant, François Fillon avait « confiance en la justice ». C’est d’ailleurs vers elle qu’il s’était tourné, au printemps 2015, pour « défendre [son] honneur et [sa] conception de la vie publique » face à ceux qui l’accusaient d’avoir tout fait pour accélérer le cours des enquêtes judiciaires visant Nicolas Sarkozy. C’est elle qu’il brandissait en meeting pendant la primaire, assurant à un public conquis qu’« une justice rapide et ferme [était] une nécessité absolue » et que « l’impunité zéro [devait] être la règle ». C’est encore elle qu’il souhaitait réformer en profondeur autour de « trois axes », résumés ainsi dans son projet initial : « une justice simple, une justice indépendante, une justice efficace ».
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
La précocité et l’intensité de la canicule actuelle démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition. Alors qu’à l’ombre de cet événement sont tapies nombre d’injustices, il est temps de cibler les véritables fossoyeurs du climat.
Dans le cadre d’une nouvelle enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts », la justice a découvert des documents dérangeants pour le secrétaire général de l’Élysée. Non seulement il a été beaucoup plus impliqué qu’on ne l’imaginait dans tous les dossiers concernant de près ou de loin l’armateur MSC, mais des documents ont disparu à certains endroits – mais été retrouvés dans d’autres – afin d’effacer les traces de ses interventions.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
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