Devant la cour d’assises de Paris, Jean-Luc s’est souvenu d’une pensée fugace. Il se trouvait à la caisse de l’Hyper Cacher. « J’ai le terroriste face à moi, et derrière lui, je vois un homme qui passe, sans rien voir, sur le parvis. Il est au paradis, et moi je suis en enfer. » « La frontière entre nous deux, c’est le terroriste », dit-il. Au troisième jour de l’examen de l’attaque de l’épicerie juive de la porte de Vincennes, les anciens otages, des clients tous venus à la hâte faire quelques achats avant la fermeture pour le shabbat, ont tourné et retourné des images du magasin dans leur mémoire. L’arrivée du tueur. Le rideau de fer. L’espace qui se referme sur les crimes, et la peur. Où se cacher. Dans les rayons du magasin, jusqu’à l’escalier en colimaçon. De la réserve, jusqu’aux chambres froides. Et dans les chambres froides, derrière des cartons.
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