En grève pendant les fêtes pour protester contre la généralisation du tiers payant, les médecins généralistes expriment un malaise plus profond. Ils sont de moins en moins nombreux: -6,5 % entre 2007 et 2014. Pour la moitié d’entre eux, les jeunes diplômés fuient l’exercice de proximité. Mais d’autres s’engagent avec passion auprès de la population, dans de nouvelles formes d’exercice, mieux organisées, pluridisciplinaires, afin de préserver leur vie personnelle. Voici trois témoignages.
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IlsIls ont moins de 40 ans, des opportunités professionnelles presque illimitées. Ils travaillent où et comme ils le souhaitent. Leurs revenus, confortables, sont assurés. C’est le sort enviable des jeunes médecins généralistes. Mais cette liberté est source de vives inquiétudes dans les campagnes isolées, dans les périphéries défavorisées des grandes villes, qu’ils désertent. Elle fait aussi le lit d’un profond malaise chez les médecins généralistes eux-mêmes. Il s’exprime actuellement dans un mouvement de protestation très suivi contre le projet de loi de santé : entre 40 et 80 % des cabinets de médecine générale ont fait grève, mercredi 23 décembre, selon le syndicat MG France. Cet accès de mauvaise humeur se cristallise sur la question du tiers payant généralisé, la montée en compétence des infirmières ou la supposée « étatisation » du système de santé. Mais ces motifs paraissent en décalage avec les profondes mutations à l’œuvre dans cette profession.